Avant les vacances, l'Arizona durcit sa politique migratoire
Le gouvernement a annoncé des contrôles aux frontières, et entend durcir les règles du regroupement familial.

- Publié le 20-06-2025 à 19h02
- Mis à jour le 20-06-2025 à 19h03
Comme il l'avait annoncé, le gouvernement va organiser dès cet été des contrôles aux frontières. Son objectif, a-t-il précisé jeudi soir, est de renforcer la lutte contre l'immigration irrégulière et l'immigration secondaire, c'est-à-dire l'arrivée en Belgique de personnes qui bénéficient déjà d'un statut de demandeur d'asile ou de protection délivré par un autre pays de l'UE ou qui y ont introduit une demande.
Ces contrôles seront effectués sur les axes routiers importants et les aires d'autoroute, les lignes de bus internationales, dans certains trains (à la gare de Bruxelles-Midi notamment) et à l'arrivée de certains vols intérieurs à l'espace Schengen venant de pays considérés comme étant à forte pression migratoire, l'Italie et la Grèce par exemple. Ces actions seront menées en étroite collaboration entre la police fédérale, la police locale et l'Office des étrangers, ont précisé le ministre de l'Intérieur Bernard Quintin (MR) et la ministre de l'Asile et de la Migration Anneleen Van Bossuyt (N-VA).
Cette mesure a soulevé la désapprobation d'une partie de la gauche. De son côté, bien qu'il la considère comme une bonne initiative en tant que telle, le syndicat policier SNPS s'est interrogé sur les modalités de ces contrôles. "Avec qui, quoi et comment seront-ils effectués ? Cela risque de nuire à d'autres missions", a commenté le président du SNPS, Carlo Medo, qui attend des éclaircissements rapides.
Depuis les rangs de la société civile, le Ciré, la coordination pluraliste d'associations d'aide aux demandeurs d'asile, conspue le "cynisme" et la "violence" d'une telle décision pour les demandeurs d'asile. Cette mesure sera "inefficace", juge Sotieta Ngo, directrice générale du Ciré. "Elle ne fait qu'alimenter un amalgame entre demandeurs d'asile et criminalité."
Débats sur le regroupement familial
Par ailleurs, la commission débattait ce vendredi du projet de loi sur le regroupement familial porté par la majorité et qui vise à réduire le nombre de personnes étrangères qui y recourent. Des conditions plus strictes liées notamment au revenu de la personne qui accueillera des membres de sa famille sont souhaitées par l'Arizona. En marge des travaux de la commission, le Haut-Commissariat aux Réfugiés (HCR) des Nations unies a exprimé ses préoccupations à propos du projet. Ses inquiétudes s'ajoutent à des objections déjà exprimées par le Conseil d'État et l'Autorité de Protection des Données (APD), ainsi que par le Centre fédéral des migrations Myria. Certains aspects du texte menaceraient en effet le droit à vivre en famille, s'inquiète le HCR. La commission poursuivra mardi prochain l'examen du texte, la majorité souhaitant qu'il soit voté avant les vacances.