Festivals, albums, livres, jeux, sorties: nos coups de cœur culturels de la semaine

1. Le FESTIVAL

Le P'tit Poucet habite à Liège, boulevard Solvay

Le P'tit Poucet le Festival est dédié à la marionnette et au théâtre d'objets. Situé dans le quartier du Thier, à Liège, il est porté par deux artistes qui y habitent, à 200 mètres l'un de l'autre: le marionnettiste Laurent Steppé, qui y a installé son atelier et une salle de 70 places, et le trompettiste Greg Houben, qui a transformé un ancien cinéma en laboratoire musical et en une salle de création pour une centaine de spectateurs.

L'édition 2025 propose 13 spectacles dans huit lieux, des formes qui viennent de Belgique, de France ou d'Allemagne, et qui prouvent, s'il le fallait encore, que le théâtre de marionnettes ou d'objets n'est pas forcément synonyme de théâtre jeune public. "Il y a un aspect très populaire, nous explique Greg Houben, très bon enfant où tout le monde se côtoie. C'est important de garder ce côté local d'un festival comme ça, pour faire vivre le quartier. On y présente des petites formes, d'environ 25 minutes, pour des petites jauges. Tout reste petit dans une idée de décroissance et d'intimité. Pour retrouver une authenticité, le contact entre les gens." (Éric Russon)

→ Du 27 au 29 juin, 4ᵉ édition du P'tit Poucet le Festival, dans le quartier du Thier, à Liège. Infos: www.asbldefo.com

2. L'ALBUM

Le chant d’espoir de Loyle Carner

Dans le paysage urbain, le rap porté par l’accent cockney de Loyle Carner est une exception. Loin des productions "auto-tunées" qui pullulent dans le milieu, à des années-lumière des postures bling-bling, sexistes ou simili gangster, le Londonien offre une alternative introspective, et surtout un flow authentique, inspiré par la vraie vie. À l’heure du quatrième album, "hopefully!" (EMI/Universal), l’artiste se fend ainsi d’un nouveau récit autobiographique.

Propulsé papa voici quelques mois, le rappeur se faufile entre ornements soul-jazz et arrangements électro avec un sens décuplé des responsabilités: éducation, transmission, amour, besoin de protéger ou désir de voir grandir sont désormais des réalités pour Loyle Carner qui, à travers les yeux de son enfant, pressent que l’avenir enferme encore mille raisons d’y croire. En cela, "hopefully!" résonne, de bout en bout, comme un véritable chant d’espoir. Nécessaire. (Nicolas Alsteen)

→ Quatrième album de Loyle Carner, "hopefully!" (EMI/Universal)

→ → En concert, le 25 octobre à Forest National (Bruxelles).

3. LE ROMAN

Le polar atmosphérique de Maurizio De Giovanni

Les fidèles du commissaire napolitain ne seront pas déçus, et ceux qui le découvrent succomberont à ce polar atmosphérique, poétique autant que musical par les ritournelles qui le scandent. Maurizio De Giovanni rafraîchit ses lecteurs, les emmène dans sa ville, la veille de l’An neuf. Un brouillard plane sur un meurtre trop évident pour être malhonnête, le grand acteur Gelmi a tiré sur sa femme en plein spectacle.

Virtuose et passionné, ce dixième opus du commissaire Ricciardi pourrait être le dernier, si on se fie au titre, trompeur lui aussi. Ses beaux vers et sa mélancolie aimanteront encore bien des femmes, aussi séduites que nous le sommes par ce roman noir, plein de sollicitude et de charme. (Sophie Creuz)

→ "Rideau pour le commissaire Ricciardi", Maurizio De Giovanni, traduit par Odile Rousseau, Rivages/noir, 313p., 22 euros. Infos: www.payot-rivages.fr

4. L'ÉVÉNEMENT

Tous à la Fête de la musique ce week-end

La 41e édition de la Fête de la Musique se poursuit partout jusqu’à dimanche, offrant un programme éclectique de concerts gratuits. À Bruxelles, l’événement essaimera dans quinze communes bruxelloises. Samedi soir, au Parc du Cinquantenaire, on alterne rap (Peet, Souffrance), pop (Uwase, Nicolas Michaux), hip-hop, folk (Jawhar, Las Lloronas) et soul (Jazmyn).

Épinglons, également le samedi, Greg Freeman au Continental Brussels. Et, dimanche, les 25 ans de l’installation du Musée des Instruments de musique (MIM) au Mont-des-Arts. Aucune province n’est oubliée en Wallonie, avec, notamment Elia Rose, Gros cœur et No Maybe Coco! dans le BW, The Bandulus et The Utopians à Namur, et Sasha & The Lunatics, à La Louvière. En tout, 700 animations de la scène francophone pour vibrer ensemble. (Xavier Flament)

→ Du 19 au 22 juin, partout en Belgique. Infos: www.fetedelamusique.be

5. LE JEU

"Despelote", bien plus que du foot

En 2001, l’Équateur connaît une grave crise économique tandis que son équipe nationale de football est à quelques buts de la qualification pour la Coupe du monde. Une première. Dans ce contexte, on incarne Julián, un gamin de huit ans au quotidien banal qui se résume à aller à l’école et improviser avec ses potes des parties de foot dans la cour de récré avec un ballon ou une vieille canette.

Dans ce récit très largement autobiographique de deux heures, on plonge dans ce qui faisait la vie dans ce pays d’Amérique du Sud. Le traitement de l’image rappelant des photographies délavées sur lesquelles on aurait collé des personnages en papier renforce l’impression d’explorer les souvenirs de Julián Cordero et Sebastian Valbuena, les cocréateurs du jeu. "Despelote" va bien au-delà du jeu de foot, il rappelle l’insouciance de l’enfance. (Thomas Casavechia)

→ "Despelote", un jeu de Julián Cordero et Sebastian Valbuena. Infos: despelote.game