De graves inquiétudes existent quant à la possible exécution de personnes accusées de "collaboration" avec Israël par les autorités iraniennes, dont Ahmadreza Djalali, professeur invité à la Vrije Universiteit Brussel (VUB), alerte vendredi soir Amnesty International. Depuis le début des attaques israéliennes contre l'Iran le 13 juin, les autorités iraniennes ont arrêté des dizaines de personnes accusées de "collaboration" avec l'Etat hébreu et ont appelé à des procès ainsi qu'à des exécutions accélérées. Une exécution dans ce cadre a ainsi eu lieu le 16 juin dernier. Amnesty International est également très inquiète du sort de prisonniers qui se trouvaient déjà dans le couloir de la mort avant les attaques, dont au moins huit hommes condamnés à mort pour des accusations similaires de "collaboration". Parmi eux figure le Suédo-Iranien Ahmadreza Djalali, professeur invité à la VUB et spécialisé en médecine de catastrophe. Ce dernier avait été condamné à la peine de mort en octobre 2017 à l'issue d'un procès manifestement arbitraire, fondé sur des "aveux" obtenus sous la torture et d'autres mauvais traitements, dont des menaces de tuer ou de blesser des membres de sa famille.
Les Européens ne seront pas utiles pour résoudre la guerre Iran-Israël, dit Trump
Depuis plusieurs jours, la tension entre les deux pays ne cesse d'augmenter, laissant craindre une escalade considérable. Retrouvez toutes les informations concernant ce 8e jour de tensions.
- Publié le 20-06-2025 à 07h08
- Mis à jour le 20-06-2025 à 23h53
Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, qui a déclenché la riposte iranienne. Depuis, les frappes israéliennes sur l'Iran se succèdent aux tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien.
Les Israéliens ont, à plusieurs reprises, suscité l'intervention des États-Unis. De son côté, Donald Trump reste vague sur ses intentions, tentant difficilement de temporiser la situation.
Ce vendredi, plusieurs ministres des Affaires étrangères européens ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas se rendront en Suisse afin de rencontrer leur homologue iranien Abbas Araghchi. Les Européens vont présenter vendredi à l'Iran, lors d'une réunion en Suisse, une "offre de négociation complète", notamment sur le nucléaire, a annoncé le président français Emmanuel Macron, en vue de mettre fin à la guerre avec Israël.
M. Macron a plaidé pour "le retour à la négociation de fond". Mais M. Araghchi a réaffirmé vendredi qu'il n'y aurait "pas de place pour la diplomatie et le dialogue" tant que se poursuivrait "l'agression israélienne".
Le président américain Donald Trump a, lui, estimé vendredi que les Européens ne seront pas utiles pour résoudre la guerre entre l'Iran et Israël, après une rencontre à Genève entre ministres des Affaires étrangères européens et iranien.
"L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler à nous. L'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet", a déclaré le président américain à son arrivée à Morristown dans le New Jersey.
Donald Trump a ajouté que le délai de deux semaines pour qu'il prenne une décision sur une intervention directe des Etats-Unis en Iran était un "maximum".
Les conséquences les plus "graves"
Une attaque directe contre la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr, en activité, aurait les conséquences les plus "graves" en relâchant de grandes quantités de radiation dans l'environnement, a mis en garde vendredi le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).
"Les pays de la région m'ont contacté directement dans les dernières heures pour exprimer leur inquiétude et je veux que cela soit très clair: en cas d'attaque contre la centrale nucléaire de Bouchehr, un impact direct provoquerait un très haut niveau de radioactivité dans l'environnement", a souligné Rafael Grossi lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, notant que le site abritait des milliers de tonnes de matériel nucléaire.
"Une frappe qui couperait les deux lignes électriques alimentant la centrale pourrait aussi provoquer une fusion du cœur du réacteur, qui entraînerait un rejet de grands niveaux de radioactivité dans l'environnement."
"Dans le pire des cas, les deux scénarios pourraient nécessiter des actions de protection, telles que l'évacuation de population et leur mise à l'abri, ou le besoin de prendre de l'iode, sur des distances allant de quelques kilomètres à des centaines de kilomètres", a-t-il insisté.
Il s'est également inquiété des risques d'une attaque contre le réacteur de recherche à Téhéran qui "pourrait avoir des conséquences graves, potentiellement pour de grandes parties" de la ville et ses habitants.
À ce stade, les attaques israéliennes contre l'Iran "n'ont pas provoqué de rejet de radiations affectant le public", a-t-il noté. Mais "il y a un danger que cela puisse se produire".
Le chef de l'AIEA a d'autre part assuré qu'une solution diplomatique était "possible", "si la volonté politique est là". Des éléments d'un accord ont été discutés. L'AIEA peut garantir, par l'intermédiaire d'un système d'inspections incontestables, que des armes nucléaires ne seront pas développées en Iran", a déclaré Rafael Grossi.
Le président américain Donald Trump a estimé vendredi que les Européens ne seront pas utiles pour résoudre la guerre entre l'Iran et Israël, après une rencontre à Genève entre ministres des Affaires étrangères européens et iranien. "L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler à nous. L'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet", a déclaré le président américain à son arrivée à Morristown dans le New Jersey. Donald Trump a ajouté que le délai de deux semaines pour qu'il prenne une décision sur une intervention directe des Etats-Unis en Iran était un "maximum".
L'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Dorothy Shea, a déclaré que son pays espérait qu'une nouvelle escalade serait évitée dans le conflit entre l'Iran et Israël. "Il n'est pas trop tard pour que le gouvernement iranien prenne la bonne décision", a-t-elle dit devant le Conseil de sécurité de l'ONU vendredi.
"Le président Trump a été clair ces derniers jours sur le fait que les dirigeants iraniens doivent abandonner complètement leur programme d'enrichissement nucléaire et toutes leurs aspirations à acquérir une arme nucléaire", a-t-elle ajouté.
Mme Shea a souligné que les États-Unis continuent de se tenir aux côtés d'Israël et "soutiennent ses actions contre les ambitions nucléaires de l'Iran".
Les dirigeants iraniens auraient pu éviter le conflit en acceptant un accord sur le nucléaire, mais le pays a plutôt choisi "de retarder et de nier", a accusé l'ambassadrice.
M. Trump a dit envisager de frapper l'Iran pour détruire son programme nucléaire.
Le président russe Vladimir Poutine a réaffirmé vendredi son soutien à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire par l'Iran, alors que le pays est en conflit avec Israël au sujet de son programme nucléaire." Nous protégeons le droit de l'Iran à l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire", a déclaré M. Poutine lors du Forum économique international annuel de Saint-Pétersbourg. La position de la Russie sur ce point n'a pas changé, a-t-il souligné.La Russie a construit un réacteur nucléaire dans la ville iranienne de Bushehr et a signé des contrats pour la construction de deux autres réacteurs, a ajouté le chef du Kremlin. Il a précisé que les travaux s'y poursuivaient malgré la situation dangereuse. " Nous n'évacuons pas notre personnel de ce site", a déclaré M. Poutine, qui a fixé cette semaine à 600 le nombre de Russes présents dans la centrale.
Un séisme de magnitude 5,1 sur l'échelle de Richter a secoué le nord de l'Iran vendredi, a rapporté l'institut d'études géologiques américain USGS, en pleine guerre entre la République islamique et Israël. L'épicentre de la secousse a été localisé à une profondeur de 10 km, à environ 37 km au sud-ouest de la ville de Semnan, selon la même source. L'agence de presse iranienne Tasnim a fait état d'un séisme d'une magnitude de 5,2.
"À l'heure actuelle, deux Airbus A400M de la Luftwaffe sont en route d'Israël vers l'Allemagne" avec à bord 64 personnes, principalement "des familles avec enfants et d'autres personnes vulnérables", ont annoncé les ministères allemands de la Défense et des Affaires étrangères, dans un communiqué commun.La communication ne fait pas mention de citoyens d'autres pays qui auraient embarqué à bord de l'avion.Cette opération "de rapatriement diplomatique" a été organisée "en étroite coordination avec les autorités israéliennes", alors que l'espace aérien au-dessus d'Israël est actuellement fermé. Elle ne correspond donc pas à "une opération d'évacuation militaire", qui impliquerait une intervention de la Bundeswehr et nécessiterait donc le feu vert du Parlement, ont tenu à souligner les deux ministères.
L'Iran est prêt à "envisager" un retour à la diplomatie "une fois l'agression" israélienne "stoppée", a affirmé vendredi le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire, Abbas Araghchi, après sa rencontre avec les Européens à Genève.
"Nous sommes favorables à la poursuite des discussions avec "E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni Ndlr) et l'Union européenne", a par ailleurs déclaré le ministre aux journalistes après sa rencontre avec les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand et de l'UE dans la ville suisse.
L'armée de l'air israélienne a de nouveau attaqué la capitale iranienne, Téhéran, dans la nuit de vendredi à samedi, selon les médias d'État iraniens, qui indiquent également que les défenses antiaériennes ont été activées. Plusieurs détonations d'origine indéterminée ont d'ailleurs été entendues vendredi soir autour de 20H45 dans la ville par un journaliste de l'AFP, au huitième jour de guerre entre l'Iran et Israël.
L'agence de presse Fars a rapporté quelques minutes plus tôt que les systèmes de défense anti-aérienne étaient activés dans le centre de la capitale iranienne.
L'Iran ne dispose pas de systèmes d'alerte en cas d'attaque aérienne. Il n'y a pas non plus d'abris pour la population civile dans le pays.
L'Iran est prêt à "envisager" un retour à la diplomatie "une fois l'agression" israélienne "stoppée", a affirmé vendredi le ministre iranien des Affaires étrangères et chef négociateur pour le nucléaire, Abbas Araghchi, après sa rencontre avec les Européens à Genève.
"Nous sommes favorables à la poursuite des discussions avec "E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni Ndlr) et l'Union européenne", a par ailleurs déclaré le ministre aux journalistes après sa rencontre avec les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand et de l'UE dans la ville suisse.