Décret Paysage : "Quelle honte d'utiliser un faux témoignage pour faire croire que la réforme est une bonne chose!"
Alors que PS-Ecolo se félicitent de leur réforme du décret Paysage, le monde académique la fustige. Une ancienne écologiste se joint aux plaintes et fait le buzz.
- Publié le 30-04-2024 à 20h52
- Mis à jour le 30-04-2024 à 21h34
Décidément, la réforme du décret Paysage version PS-Ecolo continue à créer des tensions. Cette fois-ci, la riposte vient d'Anne Dister, une enseignante à l'université Saint-Louis et conseillère communale à Esneux... pour Ecolo!
Après les photos issues de banques de données, ce sont les témoignages relayés par Ecolo qui sont sous le feu des critiques. C'est le témoignage d'une certaine Bianca qui l'a fait sortir de ses gonds.
Dans la publication d'Ecolo, cette étudiante de 21 ans en graphisme depuis 2020 affirme avoir tout réussi sauf sociologie enseignée à distance pendant le Covid. Sans la réforme Ecolo-PS, elle n'aurait pas pu continuer car elle rate ce cours à chaque fois. "Ce n'est pas ces étudiants qu'on doit sauver. De plus il n'y a pas de cours de sociologie en graphisme!", relève Anne Dister. "Mais supposons que ce soit vrai, Bianca pense déjà tout rater. Dans quel état d'esprit est-on?! C'est un cours donné au premier quadri et donc ça signifie qu'elle l'aura raté 12 fois (trois chances par an). À un moment donné, il faut arrêter les frais!"
Faux témoignage?
L'élue fait partie du Groupe de vigilance aux étudiants qui a réclamé le maintien du décret Glatigny. PS-Ecolo ont fait lever l'obligation de réussir les 60 crédits de BAC1 en deux ans pour permettre aux étudiants de s'inscrire une année supplémentaire.
"Quelle honte d'utiliser de fausses photos et de faux témoignages pour faire croire que cette réforme est une bonne chose! Tout le monde académique attendait une réforme du décret Marcourt parce que ça permettait aux étudiants de s'engluer dans des études qui ne leur convenaient pas. On était tous soulagé de pouvoir arrêter et réorienter un étudiant plus tôt", tempête l'académicienne. "Avec le décret Glatigny, j'ai vu un changement radical positif. Ça a obligé les étudiants à être responsables et ils venaient en cours."
Du côté d'Ecolo, on se défend de mentir. "Le témoignage de Bianca illustre la situation d'une étudiante qui a réussi tous ses cours à l'exception d'un cours de première année sur lequel elle continue de buter et pour lequel les conditions ont été difficiles. Avec la réforme du décret Paysage, nous lui donnons une chance de plus pour continuer sur sa trajectoire de réussite", réplique le porte-parole qui reconnaît le recours d'un prénom d'emprunt.
Soulagement VS manque de respect
Anne Dister a envoyé des messages aux députés Ecolo de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour dire qu'ils se fourvoyaient. "Les chiffres de la FEF (Fédération des étudiants francophones) sont faux, 75 000 étudiants ne risquent pas d'être exclus de l'enseignement supérieur. C'est un mépris pour tout le travail qu'on fait, tout ce qu'on a mis en place. On fait croire qu'il n'y a pas eu de remédiation. C'est hallucinant. On est KO à l'université", poursuit la professeure outrée face au rejet de PS-Ecolo d'auditionner les signataires académiques de la carte blanche.
Le député Rodrigue Demeuse (Ecolo) affirme recevoir des dizaines d'étudiants soulagés et remotivés depuis les changements. "Jusqu'à présent pour un certain nombre d'étudiants, ça ne servait même plus à rien d'étudier car ils étaient d'office exclus l'année prochaine. Pour d'autres, la pression était énorme car ils devaient réussir tous leurs crédits cette année."
Ce n'est pas la première fois qu'Anne Dister n'est plus en phase avec les décisions d'Ecolo. Après ce mandat, elle quitte la politique. Le parti affirme qu'elle n'est plus membre d'Ecolo depuis trois ans, sa candidature a été rejetée par la locale pour figurer sur la liste communale.