L’UCLouvain investit plusieurs millions d’euros dans ses logements pour étudiants
Libre Immo | Le dossier. La démarche fait partie d’un plan plus large de rénovation destiné à améliorer les performances énergétiques de ses bâtiments.
- Publié le 20-04-2024 à 12h26
Quelque 100 millions d’euros. Voilà le montant du plan d’investissement que l’UCLouvain a mis sur pied pour accélérer la rénovation énergétique de ses bâtiments académiques, dans le cadre de sa stratégie de transition à réaliser d’ici à 2045. Chaque euro épargné en économisant de l’énergie sera réinvesti dans les rénovations à venir.
Un budget auquel il faut ajouter 19,1 millions pour le secteur social, c'est-à-dire les logements pour étudiants. L'objectif de l'université est de rénover un bâtiment par an. Soit cinq bâtiments et quelque 570 logements en cinq ans. Ces 19,1 millions constituent un premier budget. "Il s'agit d'une première phase de rénovations. Mais nous espérons dégager des budgets pour les phases supplémentaires, précise Alexia Autenne, administratrice générale de l'UCLouvain. C'est un défi gigantesque lié au fait que nous possédons l'un des plus grands parcs de logements pour étudiants en Belgique, avec près de 6000 unités sur nos trois sites (Louvain-la-Neuve, Woluwe et Mons). La totalité de la rénovation de ces logements nécessitera plusieurs centaines de millions que nous n'avons pas à ce stade." Et de faire un rapide calcul. "On estime qu'il faut compter 37 000 euros par unité pour une rénovation en profondeur. Si on estime que 50 % des logements (soit quelque 3 000 logements) doivent faire l'objet d'une amélioration lourde, on est à plus de 100 millions."
Rénovations légères et lourdes
Et c'est sans compter le dossier de la Mémé, ce bâtiment imaginé par l'architecte Lucien Kroll en 1970 pour le site de Woluwe et inscrit, en 2021, sur la liste de sauvegarde du patrimoine bruxellois. Il abrite des kots et des services administratifs de l'université. "Cette sauvegarde implique des contraintes supplémentaires et donc des frais supplémentaires", souligne Alexia Autenne.
Des rénovations de ce patrimoine ont aussi été réalisées au fur et à mesure. Chaque année, quelque 2,9 millions d'euros ont été injectés par l'UCLouvain dans des rénovations légères. Ce budget est passé à 2 millions du fait du programme de rénovations lourdes qui a été mis en place. "Jusqu'à présent, c'étaient les revenus générés par les locations qui permettaient d'assurer les petites rénovations mais pas d'entreprendre des travaux d'envergure. Les 19,1 millions d'euros dégagés permettront des rénovations plus ambitieuses", argue Alexia Autenne.
Il faut dire que le bâti des trois campus de l’université est relativement ancien. Nombre de constructions datent de la fin des années 1970 et du début des années 1980 même si l’UCLouvain, en parallèle à son expansion, a continué à bâtir du logement pour répondre à la demande. Entre 2010 et 2020, 350 kots basse énergie ont été bâtis ou achetés. En 2023, 90 logements ont été construits sur le site de Mons. Pour la rentrée 2026, 130 nouveaux kots seront mis en location sur le site de Louvain-la-Neuve.
Pour satisfaire la demande des étudiants, l'UCLouvain procède aussi parfois à des acquisitions, notamment de biens dont le droit d'emphytéose arrive à terme. "Mais nous préférons nous axer plus sur la rénovation de l'existant. Notre volonté est d'offrir du logement à prix bas à des étudiants qui en ont besoin socialement. Ce n'est pas possible de loger tous les étudiants. Tout comme nous ne voulons pas n'avoir que des logements sociaux pour étudiants sur nos sites. Cette diversité de publics correspond à la volonté de départ des pères fondateurs de l'université", avance Alexia Autenne.
"Nous souhaitons maintenir sur le campus des logements de qualité à prix modérés, avec des loyers qui resteront 20 % en dessous des prix du marché privé"
Des prix modérés
La planification des travaux devra s’organiser afin de garder l’équilibre entre l’offre et la demande et ne pas créer de rareté, ce qui pourrait avoir un impact sur les prix. Chaque année, l’UCLouvain conserve une centaine de logements en vide locatif, de manière éparse sur l’ensemble de son parc de logements afin de lui permettre de mener des rénovations de petite ampleur n’ayant pu être prises en charge durant l’été. Dorénavant, le vide locatif sera concentré dans un seul bâtiment à la fois, indique Alexia Autenne.
Les économies d'énergie qui seront réalisées permettront de diminuer les charges. "Nous souhaitons maintenir sur le campus des logements de qualité à prix modérés, avec des loyers qui resteront 20 % en dessous des prix du marché privé", commente l'administratrice générale de l'UCLouvain. Le loyer moyen pratiqué par l'université est à 340 euros par mois charges comprises. Le plus bas est à 290 euros, et le plus élevé à 390. La différence s'explique par l'âge du bâtiment et le type de logement (studio, kot communautaire…). "En étant en dessous des prix du marché, nous avons pour objectif aussi de jouer le rôle de régulateur des prix afin d'éviter une envolée de ceux-ci", pointe Alexia Autenne.
L’UCLouvain reste attentive à sa politique sociale. Trois critères sont pris en compte pour pouvoir bénéficier d’un logement : les revenus de la famille, l’année d’inscription (les étudiants en première année sont privilégiés car il n’est pas facile pour eux de trouver un logement sur un site qu’ils ne connaissent pas), et l’éloignement (plus l’étudiant habite loin, plus il a la priorité.) L’accès au logement est limité à deux ans en principe, pour assurer un roulement.