Travailler à temps plein en Belgique, c'est parfois vivre sous le seuil de pauvreté
Selon une étude portant sur le rapport entre le seuil de pauvreté et le salaire minimum dans l'Union européenne, publiée par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et relayée mardi par la Confédération européenne des syndicats (CES),17 États membres sur 28 ne protègent pas leurs travailleurs de la pauvreté. Et la Belgique fait partie des très mauvais élèves.
- Publié le 28-01-2020 à 15h10
- Mis à jour le 29-01-2020 à 13h28
Selon une étude portant sur le rapport entre le seuil de pauvreté et le salaire minimum dans l'Union européenne, publiée par l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et relayée mardi par la Confédération européenne des syndicats (CES),17 États membres sur 28 ne protègent pas leurs travailleurs de la pauvreté. Et la Belgique fait partie des très mauvais élèves.
La Belgique, 4e du classement
Le seuil de pauvreté est fixé à 60% du salaire médian. Dans 17 États membres, le salaire minimum légal se trouve en dessous de ce seuil et, dans 10 d'entre eux, le salaire minimum légal est même sous la barre des 50% du salaire médian national. La Belgique se classe 4e, en partant de la fin du classement, avec un salaire minimum qui n'atteint que 46%. Seules l'Espagne, la Tchéquie et l'Estonie font pire.
"Cela signifie que des millions de personnes partout en Europe ne peuvent se permettre un niveau de vie décent malgré un emploi à plein temps", souligne le CES. La Confédération profite de la consultation lancée par la Commission européenne sur l'octroi d'un salaire minimum équitable partout en Europe pour tirer la sonnette d'alarme.
"Un scandale"
" Le principe du salaire minimum consiste précisément à tracer la frontière entre décence et pauvreté. Le fait est que le salaire minimum légal pratiqué dans la plupart des pays européens soit sciemment fixé sous le seuil de pauvreté est un scandale. Si une personne travaille à plein temps, elle ne devrait pas être obligée de choisir entre se chauffer et se nourrir", commente Esther Lynch, la secrétaire générale adjointe du CES dans un communiqué.
"La Commission européenne doit être claire quant à ce qu’elle considère comme étant un salaire minimum légal équitable. Celui-ci ne peut assurément pas être inférieur à 60% du salaire médian national qui est le seuil de référence du risque de pauvreté. Il est nécessaire d’évaluer l’adéquation de ce seuil par rapport aux prix réels (et à un panier de biens et de services) définis par les syndicats et les employeurs au niveau national, de telle sorte que le salaire minimum devienne véritablement un salaire lié au coût de la vie", conclut-elle.
Méthodologie: L'OCDE utilise, pour ses statistiques, le salaire minimum pour un temps plein en rapport au salaire médian (données à retrouver ici). Des critiques peuvent être adressées, mais cela permet d'avoir un moyen de comparaison entre les différents pays européens, selon ce qui est communiqué par l'organisation.