Siamu: Cecile Jodogne (Défi) valide des remboursements irréguliers
- Publié le 19-06-2018 à 19h16
- Mis à jour le 19-06-2018 à 19h17
La secrétaire d’Etat bruxelloise a fait passer cette décision en dépit de l’opposition de l’Inspection des Finances.Ah, revoilà le Siamu… Mardi, le Service d’incendie et d’aide médicale urgente de la Région de Bruxelles-Capitale a été au centre de l’attention politique. La commission spéciale, mise en place au parlement bruxellois suite à une série de révélations sur la gestion désastreuse du Siamu, a mené à une nouvelle vague d’auditions.
Pour rappel, en décembre 2017, le dossier s’était invité à l’agenda bruxellois après que "La Libre" avait révélé le contenu d’un audit de la Cour des comptes qui foudroyait le Siamu, en particulier pour la violation répétée des règles de base en matière de marchés publics.
D’autres infos, quelques jours après, avaient également provoqué du remous : sur RTL, un délégué syndical avait dénoncé l’octroi problématique à certains collaborateurs d’une enveloppe de 1 000 euros par an permettant de couvrir des frais personnels (vêtements, maquillage, parfum). Après analyse, il apparaissait en effet que ces remboursements violaient les lois et règlements applicables en matière de retenues fiscales et sociales.
C’est cette dernière affaire qui nous occupe ici. En marge des auditions parlementaires de mardi, le chef de groupe MR, Vincent De Wolf, a pu mettre la main sur une note de la secrétaire d’Etat en charge du dossier Siamu au sein du gouvernement régional, Cécile Jodogne (Défi). Dans ce document, elle propose à ses collègues de "régulariser" les sommes versées aux membres du personnel pour leurs frais. Cette note a été approuvée par l’exécutif il y a trois semaines.
De Wolf (MR) ironise…
Mais, voilà, l’Inspection des Finances (IF) avait remis un rapport négatif sur ce mode opératoire proposé par Cécile Jodogne…
Que disait l’IF ? "L’Inspection des Finances ne peut remettre d’avis favorable sur une convention de transaction qui sert à ‘couvrir’ une note de service irrégulière." Voilà qui est clair. Mais donc, le gouvernement bruxellois s’est assis sur l’avis de l’IF et cela fait bondir Vincent De Wolf : "Au mépris de l’avis de l’IF et du ministre du Budget, Cécile Jodogne a saisi le gouvernement bruxellois en lui demandant de passer en force, de couvrir les illégalités et d’approuver le projet de convention de transaction. Comment faire mieux à l’ère de la bonne gouvernance et de la transparence ?", ironise-t-il.
Contactée mardi, Cécile Jodogne se défend de toute légèreté : "Le gouvernement a reconnu que malgré l’irrégularité de la note de service validée par l’ex-directeur administratif, elle avait créé une attente légitime dans le chef des agents (du Siamu). En cas d’inaction du gouvernement, une plainte recevable de la part de ces agents aurait été plus dommageable." Cécile Jodogne insiste également sur le fait que seul quatre agents sont concernés, pour un total de 2 000 euros de frais à rembourser.