Comment les écoles s'arment dès aujourd'hui contre la pandémie pour éviter une fermeture généralisée
Dans cette période à risque, les écoles redoublent de prudence.
- Publié le 25-01-2021 à 21h35
- Mis à jour le 29-01-2021 à 20h28
De nouvelles règles sont entrées en vigueur ce lundi concernant le testing et les quarantaines, dans les écoles comme partout ailleurs, en application de la décision communiquée samedi par Sciensano dans la foulée du dernier Comité de concertation. Les contacts "à haut risque" (autrement dit, les personnes ayant été en contact direct sans protection avec un patient infecté) doivent désormais subir deux tests, au premier jour dès qu’ils reçoivent l’information, puis au septième jour. En cas de test positif, la quarantaine passe dorénavant de sept à dix jours. "Les protocoles doivent encore être adaptés pour intégrer ces changements", nous signale-t-on au service communication de l’ONE qui chapeaute les règles sanitaires concernant les collectivités d’enfants, dans les écoles entre autres.
Autre nouveauté : cette notion de contact à haut risque s’étend à présent aux élèves de primaire. Jusqu’ici, toute la classe d’un élève de primaire positif au Covid-19 était considérée comme contacts à faible risque. Aujourd’hui, si un enfant est testé positif, tous ceux qui auront été assis à ses côtés, en classe ou ailleurs, devront eux aussi suivre la nouvelle procédure. Pour rappel, les élèves de maternelle ne sont pas testés. Et dans le secondaire, la notion de contact à haut risque est liée au non-respect des gestes barrières (absence de masque et de distance). Dans tous les cas, c’est la médecine scolaire qui est à la manœuvre et qui prévient les parents.
Le principe de précaution
Ces précautions supplémentaires visent à accroître la vigilance et la réactivité, à l’heure où tous les yeux sont braqués sur les nouveaux variants que précède leur réputation de grande contagiosité. Dans les écoles, le nombre d’élèves testés et mis en quarantaine va forcément augmenter. C’est le principe de précaution qui prime.
En quelques jours, plusieurs écoles ont annoncé leur fermeture temporaire. Ce lundi après-midi, on nous en rapportait moins de dix en Fédération Wallonie-Bruxelles. Au collège Saint-Michel (Etterbeek), le directeur a bien précisé qu’il s’agissait d’une mesure organisationnelle. Près de 270 élèves ont été en contact avec quatre adultes infectés, chaque nouveau cas avéré lançant la procédure de test et quarantaine pour d’autres… Autant organiser les cours à distance pour tout le monde, a estimé Benoît Gallez, renvoyant du coup 1 554 élèves et 160 enseignants chez eux jusqu’à la semaine prochaine.
Pas de fermeture systématique
La décision de fermer une école appartient à sa direction, à son pouvoir organisateur, s’il s’agit d’une difficulté de fonctionnement liée aux nombreuses absences, comme c’est le cas ici. Quand il s’agit de décréter une quarantaine généralisée après la découverte d’un foyer, par contre, c’est la médecine scolaire qui intervient (le PSE ou le CPMS), en concertation avec l’Aviq en Wallonie et la Cocom à Bruxelles. "Une fermeture n’est jamais systématique, explique Anne-Claire Henry, coordinatrice de gestion de crise à l’ONE. La décision est prise au cas par cas après analyse de chaque situation."
Pas de raison, donc, d’opter pour une fermeture généralisée ? "À ce stade, non", confirme-t-on ce lundi au cabinet de la ministre Caroline Désir (PS), après une réunion avec les autres ministres de l’Éducation et de la Jeunesse du pays en présence de plusieurs experts. Mais les choses peuvent changer rapidement. C’est aussi pourquoi des échanges se poursuivent en permanence pour adapter les protocoles, le cas échéant. Parmi les recommandations nouvelles se discute, par exemple, l’obligation d’attribuer des places fixes aux élèves de primaire afin de mieux tracer leurs contacts rapprochés.