La Commission européenne semble peu goûter la décision belge d’interdire les voyages
La Belgique a intedit les voyages non essentiels pour lutter contre la pandémie. Mais l'Europe apprécie peu...
- Publié le 25-01-2021 à 21h45
- Mis à jour le 25-01-2021 à 21h46
Cela fait des mois que la Commission européenne et les Vingt-sept mettent en avant la nécessité d’assurer la cohérence des mesures prises dans l’Union européenne (UE) pour endiguer l’épidémie de Covid-19. Il n’empêche qu’en pratique chaque État membre reste seul responsable de la situation sanitaire sur son sol, de quoi donner lieu à des décisions isolées.
Dernier exemple en date : la Belgique a annoncé l’interdiction, dès le 27 janvier, des voyages non essentiels à l’étranger. Cette décision unilatérale ignore-t-elle les appels à plus de concertation dans la lutte contre le coronavirus ? "Nous privilégions une coordination. Mais on ne peut pas empêcher les États membres de prendre des mesures au jour le jour", a subtilement répondu Didier Reynders lundi, lors de la présentation d’un nouveau paquet de recommandations sur les déplacements à l’intérieur et depuis l’extérieur de l’UE. À ce titre, le commissaire européen à la Justice espère que celles-ci "permettront de coordonner l’approche des États membres".
Depuis l’été, l’exécutif européen établit, à la demande des États membres, des pistes pour éviter un chaos de mesures au sein de l’UE. Lundi, cette liste de recommandations a été actualisée, alors que plusieurs pays envisagent de serrer la vis face à la menace des nouveaux variants du coronavirus. La Commission propose d’ajouter une nouvelle couleur à la carte épidémiologique développée par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Seront ainsi colorées en "rouge foncé" les régions où plus de 500 nouveaux cas de Covid-19 sont notifiés pour 100 000 habitants sur les 14 derniers jours. Les voyageurs au départ de ces zones devraient présenter un test négatif et respecter une quarantaine à leur arrivée à destination.
Le Belgique doit justifier les raisons de sa décision
De plus, la Commission propose que tous les voyages non essentiels - notamment en provenance de ces zones - soient désormais "fortement découragés". Mais décourager, est-ce interdire ? Pas vraiment, selon la réponse donnée par M. Reynders : "En termes de découragement, cela passe par un message très fort des autorités nationales et européennes." Force est donc de constater que la Belgique a décidé d’aller plus loin que les recommandations européennes. Dans ce cas, "il appartient aux autorités nationales de justifier les raisons" de cette approche, a prévenu le Belge. "Nous demandons une explication très claire sur le caractère proportionné, nécessaire et non discriminatoire des mesures qui sont prises."
Reste que la santé et la gestion des frontières relèvent des compétences nationales. D’où la difficulté de gérer à Vingt-sept un virus qui pourtant, comme l’ont répété bien des dirigeants européens, "ne connaît pas de frontières". Par exemple, La cartographie commune du virus réalisée par l’ECDC n’est souvent pas celle utilisée dans les Etats membres. Les mesures recommandées pour chaque "code couleur" de cette carte sont rarement suivies à la lettre.après des mois de tentatives, il semble toujours difficile de mettre en place un même "Formulaire de localisation du passager" dans les Vingt-sept. En cause : la nécessité pour chaque État membre "d’établir une base légale qui permet de collecter des informations personnelles et les échanger avec d’autres pays", a expliqué Ylva Johanson, commissaire aux Affaires intérieures.