Lutte contre l'Etat islamique: les ministres revoient à la hausse les effectifs à envoyer en Jordanie
Le Conseil des ministres a décidé vendredi de revoir à la hausse, temporairement, les effectifs militaires qui accompagneront à partir d'octobre le déploiement de quatre avions de combat F-16 en Jordanie.
- Publié le 18-09-2020 à 22h31
- Mis à jour le 18-09-2020 à 22h32
Il s'agit d'un nouvel engagement dans le cadre de l'opération "Inherent Resolve" (OIR) de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis contre le groupe djihadiste Etat islamique (EI). L'engagement en lui-même avait été approuvé en juin dernier. Sur proposition du ministre de la Défense, Philippe Goffin, il a été décidé de gonfler les effectifs, de 95 militaires prévus initialement à environ 125, pour un maximum de trois mois. Le déploiement en Jordanie des quatre F-16 de la composante Air de l'armée, avec un détachement d'appui, est prévu pour une durée d'un an.
Ces avions opéreront au départ de la base aérienne d'Azarq (centre-est de la Jordanie) au dessus de l'Irak et du nord-est de la Syrie, où s'affrontent différents acteurs, comme le régime de Damas, son allié russe, la Turquie, les Etats-Unis et des milices en tous genres.
L'augmentation temporaire des militaires présents permettra d'"effectuer la mission de sécurité en Jordanie de manière indépendante, en attendant la reprise de cette tâche par une nation partenaire", a précisé le gouvernement.
De source militaire, on explique que l'augmentation du nombre de militaires déployés est une conséquence de la pandémie du Covid-19, qui contraint le personnel à respecter une quarantaine.
Pour éviter de manquer de personnel dans certaines catégories considérées comme critiques et devant la difficulté d'envoyer des renforts, l'armée a préféré s'entourer de précautions et partir avec davantage de personnes.
L'essentiel du personnel a déjà rejoint la Jordanie, selon des sources militaires concordantes.
Ce déploiement est le troisième du genre, après une participation à OIR en 2014-2015 et en 2016-2017. Malgré l'écroulement du "califat", Daesh a conservé sa capacité de nuisance, a expliqué l'état-major de la Défense devant les députés au début de ce mois. Il continue à mener des opérations terroristes et répand toujours sa propagande dans les prisons où se trouvent des milliers de ses combattants. Si la pression se relâche, l'organisation risque de "reprendre du poil de la bête", selon les mots d'un des officiers.
Selon l'administration américaine, l'EI a continué à mener des opérations à un rythme "soutenu" en Syrie et Irak, y compris une attaque contre l'armée irakienne en mai qui a blessé et tué des dizaines de soldats irakiens.
Le groupe a publié des vidéos de ces attaques pour montrer que ses combattants étaient encore actifs bien qu'ils aient été chassés l'an dernier de leur "califat" autoproclamé qui couvrait un vaste territoire à cheval sur la Syrie et l'Irak.