La FWB veut un ordinateur portable pour chaque élève à partir de la 3e secondaire: "Ce n’est pas acceptable"
Via une formule qui coûterait moins de 75 euros par an aux parents.
- Publié le 18-09-2020 à 21h59
- Mis à jour le 18-09-2020 à 22h02
Une épaisse note de 27 pages a été présentée, jeudi, aux participants à la task-force de stratégie numérique pour l’éducation. Objectifs : réorienter les priorités et implémenter l’hybridation des enseignements le plus vite possible. Et il y a du travail, comme le montre cet état des lieux : aujourd’hui, 88 % des implantations scolaires sont connectées à Internet, 45 % des locaux en bénéficient et 20 à 25 % des implantations ne disposent pas du Wifi. Les écoles wallonnes comptent 11,2 ordinateurs pour 100 élèves. À Bruxelles, on est seulement à 8,7. Le travail se poursuit pour équiper les écoles, les enseignants et les directions.
Mais le ministre-Président, Pierre-Yves Jeholet (MR), et le ministre du Budget, Frédéric Daerden (PS), qui copilotent la task-force, ont une autre priorité : équiper les élèves de la 3e à la 7e secondaire. Pourquoi eux ? Car, en cas de passage de l’actuel code de risque jaune en code orange, ces élèves se retrouveront à domicile 2,5 jours par semaine. Concrètement, plusieurs modèles sont possibles pour que chaque élève des deux derniers degrés du secondaire dispose d’une machine. Il s’agit de 260 000 ados.
Pas question, dit la Ligue des familles
La décision définitive n’est pas prise mais l’idée de base est que chacun ait un smartphone ou un ordinateur sans que cela coûte plus de 75 euros par an aux parents. Plusieurs formules sont possibles : le leasing, l’achat, le prêt d’une machine via le stock constitué à l’école, ou encore l’intervention d’un fonds de solidarité pour les familles qui en ont besoin. Ce plan, dont Sudpresse dévoilait les grandes lignes vendredi, sera présenté lundi aux acteurs de l’enseignement. Si chaque élève concerné participe au leasing ou à l’achat, la facture atteindra 20 millions d’euros pour la Fédération Wallonie-Bruxelles (qui contribuera à raison de 75 euros par ordinateur). Le conclave budgétaire a lieu en octobre puis tout sera fait pour être prêt début 2021, assurent les ministres.
Ce projet suscite une très vive réaction à la Ligue des familles, qui s’inquiète de la facture déjà très lourde des frais scolaires. "75€ de plus par an, non, ce n’est pas acceptable", estime Christophe Cocu, son président, qui s’interroge sur l’objectif pédagogique dont les ministres ne parlent pas. De leur côté, une réflexion est annoncée par contre concernant le coût de l’école (les écrans devraient faire diminuer les frais de photocopies et d’impression).