Au Parlement européen, Angela Merkel prône les vertus de la solidarité
Union européenne La chancelière allemande appelle à une adoption rapide du budget européen 2021-2027 et du plan de relance.
- Publié le 08-07-2020 à 21h45
- Mis à jour le 09-07-2020 à 09h52
La chancelière allemande appelle à une adoption rapide du budget européen 2021-2027 et du plan de relance.
Le message délivré dans le discours prononcé mercredi par Angela Merkel au Parlement européen, à Bruxelles, n’avait rien de très original par rapport à ses dernières prises de parole. Il s’est, en revanche, distingué par sa conviction et sa clarté. Venue présenter aux députés européens le programme de la présidence allemande du Conseil de l’UE, la chancelière a insisté sur l’absolue nécessité pour les Européens de se serrer les coudes, alors que les conséquences de la pandémie de Covid-19 n’ont pas fini de se faire ressentir.
"Nous avons besoin d’une solidarité extraordinaire, tout le monde y est prêt, l’Allemagne en particulier", a-t-elle insisté à l’occasion de son premier déplacement hors de son pays depuis que le nouveau coronavirus s’est répandu dans l’Union européenne. Mme Merkel a insisté sur la nécessité d’agir vite, à une semaine du sommet européen lors duquel les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-sept devront tenter de trouver un compromis sur les contours du budget européen 2021-2027 et du plan de relance de 750 milliards d’euros proposé par la Commission. En présence de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, son ancienne ministre, Mme Merkel s’est réjouie que la proposition de la Commission d’emprunter sur les marchés européens pour accorder des aides et des prêts aux pays en difficulté recoupe largement celle qu’elle a faite, avec le président français Macron.
Les discussions s’annoncent entre les Vingt- sept particulièrement compliquées, ce qu’a reconnu le président du Conseil européen, Charles Michel, dans la même enceinte, tant sont nombreux les points de divergence : sur la taille du budget, du fond de relance, la part de subventions et de prêts, la création de nouvelles ressources propres pour le budget… "Notre objectif commun est de trouver un point d’accord rapide car le temps presse en raison de la crise économique. Nous ne devons pas perdre de temps. Les plus pauvres paient les pots cassés", a souligné la chancelière. "Il est important que les régions qui sont particulièrement touchées par la crise et les personnes qui vivent dans ces régions bénéficient de notre solidarité", a-t-elle ajouté, répétant ce qui est désormais la position allemande, plus souple que celle des pays frugaux (Autriche, Pays-Bas, Danemark et Suède).
"Nous ne devons pas être naïfs, a encore déclaré Mme Merkel. Dans de nombreux États membres, les opposants de l’Europe n’attendent que l’occasion d’utiliser cette crise à leur profit."
La voie vers un accord est encombrée, prévient Charles Michel
Le président du Conseil européen présentera jeudi ou vendredi la "boîte de négociations" qui cadrera les discussions sur le budget européen et le plan de relance lors du sommet qui débutera le 17 juillet. Devant le Parlement européen, Charles Michel a averti "qu’énormément de travail reste nécessaire " pour que les Vingt-sept puissent trouver un accord à l’unanimité sur ces deux sujets. Les consultations que le Belge a menées auprès de chaque capitale "sont intenses, difficiles, voire très difficiles" , a-t-il précisé, en énumérant les nombreux points de contentieux. "Nous n’y arriverons que si chacun accepte de faire un pas vers l’autre. Si chacun reste immobilisé sur sa position de départ, nous ne serons pas à la hauteur de l’enjeu." OleB