Les jeunes sont de plus en plus surendettés: “Il y a effectivement des achats compulsifs”
Un Belge sur trois et même 41 % des jeunes de moins de 34 ans dépensent régulièrement plus que prévu.
- Publié le 19-04-2019 à 22h42
- Mis à jour le 19-04-2019 à 22h44
Un Belge sur trois et même 41 % des jeunes de moins de 34 ans dépensent régulièrement plus que prévu. Un Belge sur trois dépense régulièrement plus que prévu. C’est ce qui ressort de l’enquête menée par la banque mobile N26.
Et parmi ceux qui éprouvent le plus de difficultés à gérer leur budget, les jeunes arrivent en tête. En effet, un quart des jeunes Belges (jusqu’à 34 ans) regrettent régulièrement un achat qu’ils ont effectué. Et pour les Belges âgés de 35 à 54 ans, cette part tombe à 15 %. Et elle n’est que de 10 % chez les plus de 55 ans. Des pourcentages qui sont légèrement plus élevés chez les femmes que chez les hommes (18 % contre 14 %). Des résultats qui ne surprennent pas Caroline Jeanmart, sociologue et directrice faisant fonction de l’Observatoire du crédit et de l’endettement. "La jeunesse est une période où il y a des étapes clés de la vie. Des caps importants sont à passer durant une période particulière où le budget est mis à rude épreuve. C’est à ce moment-là qu’on loue ou achète un bien. Et en parallèle, ces tranches d’âge possèdent des revenus plus faibles. On constate un taux de chômage plus élevé et des conditions plus précaires."
Toutefois, le Belge n’a pas toujours conscience de dépenser plus que prévu : 28 % de nos compatriotes ont ainsi peur de recevoir la note finale. C’est plus souvent le cas des jeunes (33 %) que des adultes (32 %) et des plus de 55 ans (19 %). Il arrive également que le Belge dépense consciemment plus que prévu pour un achat, même si celui-ci n’était pas planifié dans son budget.
Selon Caroline Jeanmart, le taux de pauvreté et de chômage est plus élevé chez les jeunes car les tentations de dépenser sont nombreuses et "il y a effectivement des achats compulsifs puisque aujourd’hui, jour et nuit, on peut faire des achats sur Internet" .
Et si les moins de 25 ans prennent moins de crédit que les tranches d’âge plus âgées, ils ont plus de difficultés à les rembourser. Pour Daniel Calvert, Head of Partnership chez N26 et porte-parole pour le Benelux, de nouvelles possibilités entraînent de plus grandes responsabilités. "À ce niveau, les banques ont maintenant la responsabilité de fournir une vision claire et transparente. Avec, par exemple, des notifications en temps réel et des options de sécurisation modernes pour se protéger contre la fraude et le vol."
Ainsi, l’application bancaire mobile de N26 compte offrir une réponse aux besoins et aux attentes des "enfants du numérique". "En effet, N26 bénéficie de tous les agréments de la Banque centrale européenne et permet à ses clients de gérer leurs finances personnelles, partout et à tout moment, sans les contraintes de la banque traditionnelle."
Le profil type du jeune surendetté
D’après les constats menés par l’Observatoire du crédit et de l’endettement, le profil du jeune endetté répond à plusieurs critères. “Parmi les jeunes qui passent la porte du service de médiation d’aide, on constate qu’ils ont moins de 30 ans et sont souvent en couple. De plus, ils ont la plupart du temps des enfants et pas de travail”, rapporte Caroline Jeanmart, directrice faisant fonction. Au niveau géographique, on remarque une corrélation entre le revenu par région et le taux de chômage. “On sait que là où le taux de chômage est élevé, les personnes présentent plus de risques d’être fragilisées.”
Au niveau des dettes, elles proviennent principalement de ce qui est hors crédit, et sont liées à la vie courante, “comme l’énergie, les soins de santé, etc.”.