L'Angleterre va pouvoir travailler en toute sérénité avant le Panama
La victoire contre la Tunisie va permettre aux hommes de Gareth Southgate de travailler dans la sérénité. Pour changer.
- Publié le 19-06-2018 à 19h34
- Mis à jour le 20-06-2018 à 09h55
La victoire contre la Tunisie va permettre aux hommes de Gareth Southgate de travailler dans la sérénité. Pour changer. C’est un luxe que l’Angleterre ne s’est que trop rarement offert ces dernières années pour bouder son plaisir. Sur leurs neuf dernières phases finales, les sujets de Sa Gracieuse Majesté ne s’étaient imposés qu’à une seule reprise lors de leur match inaugural (1-0 grâce à David Beckham lors de la Coupe du Monde 2006), se prenant à chaque fois les pieds dans le tapis (5 nuls et 3 défaites).
"Nous sommes restés patients, nous méritons notre victoire. Nous avons eu tellement d’occasions nettes et avons totalement contrôlé la seconde période. Même si nous n’avions pas gagné, j’aurais été fier de notre performance, a savouré Gareth Southgate. Les bonnes équipes finissent toujours par marquer. Le collectif a bien fonctionné."
Même s’il peut encore connaître certaines améliorations dans chaque ligne.
Derrière, Walker en apprentissage
La manière avec laquelle Kyle Walker a concédé ce penalty sur Fakhreddine Ben Youssef a mis en lumière son manque d’habitude en charnière centrale où le latéral droit a été repositionné davantage pour sa qualité de passe que pour ses qualités de défenseur pur.
"Tout le monde avait des doutes sur son repositionnement en défense centrale, a rappelé sur la BBC Rio Ferdinand. Il aurait dû être positionné autrement, de manière à voir le ballon et son adversaire. Il doit s’ouvrir. Là, il regardait son gardien, c’est criminel, il ne pouvait pas voir l’attaquant et il a été puni."
Le Citizen avait conscience de son erreur. "Trippier m’a dit de laisser passer le ballon, j’ai juste essayé de protéger le ballon parce que je savais qu’il était tout seul. Dans le futur, je dégagerai le ballon de la tête", a-t-il promis.
À court terme, son statut de titulaire n’est pas remis en question alors qu’à ses côtés, Harry Maguire a été précieux dans l’impact athlétique. Mais cette charnière centrale au vécu commun nul avec cette rencontre n’est pas encore vraiment bien huilée…
Au milieu, un équilibre à trouver
Une sentinelle désignée qui à l’habitude de compenser dans une formation tournée vers l’avant (Jordan Henderson) et deux joueurs à vocation très offensive avec Jesse Lingard et Dele Alli : le centre de gravité du milieu anglais a très fortement penché vers l’avant. Dans ce trio, le capitaine de Liverpool a garanti l’équilibre. "Henderson, c’est un rêve pour n’importe quel entraîneur, s’est enthousiasmé Gary Neville sur ITV. Il est animé par cette soif d’apprendre, il travaille dur et alors qu’il était sous pression pour sa place de titulaire, il a assis encore un peu plus son statut."
Alors qu’Eric Dier ne le menace pas, les statuts d’Alli et Lingard sont plus précaires. En raison de la blessure du premier (voir par ailleurs) et de la maladresse du second, d’autant que Ruben Loftus-Cheek a signé une entrée en jeu convaincante et a prouvé qu’il pouvait apporter du liant dans un rôle plus classique de box-to-box.
Devant, de l’efficacité à trouver
Le problème ne touche pas Harry Kane qui affiche un taux de réussite de 100 % avec deux buts sur ses deux seules frappes. Ironie du sort, le capitaine qui, de manière franchement étonnante, frappait les corners lors de l’Euro a marqué sur ces deux phases…
Mais après une première période avec six, l’Angleterre a éprouvé plus de difficultés face à un bloc soudain plus bas. "Il y a du positif et du négatif, a diagnostiqué sur la BBC Frank Lampard. En première période, les appels ont été très bons. Peu d’équipes auraient pu les contenir, cela venait de partout avec Alli, Sterling, Kane et Lingard. Mais, évidemment, pour aller loin, il faut concrétiser ses occasions. Lingard n’a pas dû bien dormir."
Son incroyable maladresse a dû perturber sa nuit tout en entamant son crédit. Raheem Sterling n’a lui manqué qu’une (énorme) occasion et apparaît davantage menacé par Marcus Rashford très mordant.