Quelle réplique?

Hubert Leclercq
Quelle réplique?
©EPA

George W. Bush déterminé à gagner la première guerre du XXIe siècle

WASHINGTON Le président américain George W. Bush a frappé un grand coup jeudi matin en évoquant `la première guerre du XXIe siècle´ pour parler de la série d'attentats qui a frappé mardi les Etats-Unis.
L'hôte de la Maison-Blanche, qui avait annoncé, quelques heures à peine après les attentats, son intention de frapper les responsables de ces actes où qu'ils se trouvent sans épargner ceux qui les hébergent, n'a jamais prononcé le nom d'Oussama ben Laden, mais la piste menant au leader du mouvement terroriste Al-Qaida ne fait plus l'ombre d'un doute. Le secrétaire d'Etat Colin Powell a osé aller plus loin en répondant aux questions des journalistes. `Oui´ , les Etats-Unis privilégient la piste menant à cet homme.

La menace se précise

Alors que l'enquête judiciaire semble progresser à grands pas, le secrétaire adjoint de la Défense, Paul Wolfowitz, a même prévenu que cette riposte prendrait la forme d'une véritable `campagne militaire soutenue ´ et pas seulement d'une frappe `militaire isolée´.
Un ton intransigeant de la Maison-Blanche qui répond clairement aux attentes du peuple américain qui a exprimé dans un sondage sa demande d'une réplique forte après les attentats de mardi.
Le nom de Bill Clinton est aussi réapparu hier aux Etats-Unis. En effet, certains politiciens républicains ont rappelé fort à propos que le précédent locataire de la Maison-Blanche avait écarté une attaque contre ben Laden dans les derniers jours de sa présidence en décembre 2000, alors que le milliardaire avait été repéré avec précision. Une anecdote qui a pris une tout autre dimension au regard des événements de ces derniers jours. Il faut dire que Bill Clinton avait essuyé un torrent de critiques après avoir fait mener une attaque contre deux centres d'entraînement situés en Afghanistan au lendemain des attentats qui ont ébranlé deux ambassades américaines dans l'Est africain à l'été 98.
Face à cette explosion de violence, le nouveau président américain, qui gère plutôt bien cette crise gigantesque, malgré quelques heures d'absence au moment des attentats, a annoncé son intention de demander un budget de 20 milliards de dollars pour lutter contre le terrorisme international.
Une enveloppe gargantuesque qui devrait pourtant être accordée sans difficulté au Pentagone à la suite des attentats de cette semaine.
Le secrétaire adjoint à la Défense a précisé que l'armée américaine obtiendrait une bonne partie de cette enveloppe de fonds d'urgence requise également pour les opérations de secours et de reconstruction. La campagne contre le terrorisme ne sera pas seulement militaire, elle utilisera `tous les moyens du gouvernement américain. Il s'agira d'une campagne, pas d'une action´, a-t-il poursuivi avant d'ajouter: `Cela implique des besoins très importants de renforcement de nos forces militaires sur l'année qui vient et peut-être plus longtemps. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, complètement différente. Tout va changer.´
Une déclaration en forme d'avertissement pour tous les terroristes, mais aussi de constat d'échec cuisant pour le système de défense américain incapable de prévoir les attaques des kamikazes.

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