Rien ne va plus à St-Michel

Emmanuelle Praet

Un prof arrêté pour pédophilie lors d'un séjour en Angleterre. Un père jésuite interdit de traverser la cour de récré

ETTERBEEK Le collège St-Michel Une nouvelle fois, des témoignages accablants mais, au grand dam de la direction, bien réels viennent ternir la réputation de cet établissement scolaire réputé.
Luc Tihon, instituteur en primaire, en prison pour pédophilie. C'était déjà un coup dur. Les deux directeurs suspectés de non-assistance à personne (des gamins abusés!) en danger, c'était terrifiant. Que penser alors d'un professeur de secondaire, Vincent Beckers, arrêté pour pédophilie en Angleterre?
Cette effarante coïncidence nous a été révélée par une lectrice qui nous a envoyé un mail. Etudiante au collège St-Michel, elle n'avait pas été surprise par l'arrestation de Tihon. Par contre, elle se posait toujours des questions sur un de ses profs, mystérieusement disparu au retour des vacances de nouvel an 2000. La direction n'avait, lors de la rentrée, donné aucune explication: `Chacun a ses petits secrets!´, a-t-elle précisé.
Tu parles d'un secret! On comprend effectivement que la direction n'ait pas eu envie d'en dire plus: Vincent Beckers se trouvait derrière les barreaux. Il avait été arrêté pour pédophilie lors de son séjour en Angleterre. Le père Laurent, que l'on sait soucieux de son image de marque, avait à l'époque joint le parquet de Bruxelles afin de s'assurer qu'aucune plainte n'avait été déposée. Ouf, non! L'honneur de St-Michel était sauf pour un an seulement. Jusqu'à ce que Tihon se fasse arrêter et avoue des faits de pédophilie sur ses élèves.
St-Michel, un repaire de pervers? Il y a de quoi se poser la question. Tihon, Beckers. Cela fait déjà deux personnes identifiées et arrêtées. Mais combien d'autres professeurs sont encore en liberté? Selon certains témoignages, la question mérite d'être posée. Un père jésuite a en effet reçu l'ordre de ne plus passer dans la cour de récréation des primaires! Un autre, lors de la correction des devoirs, demande à ses élèves de s'asseoir à côté de lui. Pendant que les erreurs sont corrigées, le prof en profite pour caresser l'élève. Et que penser de ce professeur qui fait passer les examens dans sa chambre? De nombreuses personnes témoignent, mais peu ont le courage de déposer plainte. Par crainte d'entacher la réputation déjà effritée du collège. Parce qu'ils estiment qu'il s'agit d'un petit incident. Ou par conviction religieuse.
Quoi qu'il en soit, la justice, pour faire correctement son travail et mettre les coupables en prison, a besoin de preuves...

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