Etude ULB: bilan sur la santé des étudiants
- Publié le 31-10-2001 à 18h40
Le service médical de l'ULB a interrogé plus de trois mille jeunes
BRUXELLES L'étude est publiée, ces jours-ci, dans la Revue médicale de Bruxelles. Durant l'année académique 98-99, le Service médical et l'Ecole de Santé publique de l'Université libre de Bruxelles (ULB) ont questionné 3.185 étudiants inscrits en première candidature (âgés d'un vingtaine d'années, donc), par le biais d'un questionnaire anonyme visant à cerner leur état de santé global, ainsi que certains de leurs comportements (alcool, tabac, médicaments...). Des enseignements instructifs.
La perception de la santé. Globalement, neuf étudiants sur dix se considèrent en `bonne´ ou en `très bonne santé´. Les garçons tiennent davantage une forme optimale (35%) que les filles (26%). Il est intéressant de noter que 10,4% des hommes et 13,2% des femmes affirment que leur état de santé est moins bon qu'à la même époque l'année qui a précédé l'enquête. Les études universitaires fatiguent sans doute les organismes...
Le statut pondéral. Plus de trois-quarts des jeunes interrogés considèrent présenter un poids `normal´. Toutefois, près de 17% des filles se disent trop minces (ceci est particulièrement vrai pour celles inscrites en psychologie et en droit), alors que 9% des garçons se trouvent trop gros. Près d'un quart des étudiants déclarent suivre un régime amaigrissant.
La vie sociale. Il est heureux de constater que 32% des étudiants trouvent leurs contacts sociaux `très satisfaisants´ et que 60% les qualifient de `satisfaisants´. Plus de neuf sur dix expliquent aussi qu'ils peuvent à tout moment compter sur la famille, les amis..., pour leur apporter le soutien nécessaire. Malgré le fait que, dans cet échantillon, plus du quart des jeunes vivent seuls, cet isolement n'est donc que relatif.
Le bien-être émotionnel. Les symptômes de pré-dépression apparaissent plus souvent chez les hommes que chez les femmes. Et une déclinaison par faculté montre que les proportions de dépressifs sont singulièrement plus élevées en psychologie (22%), en philosophie (20%) et en droit (19%).
La consommation médicale. Les hommes sont plus nombreux que les femmes à avoir consulté en moyenne 1,5 fois pour les deux groupes un médecin généraliste durant les deux mois qui ont précédé l'étude (67% contre 57%). Par contre, les filles sont plus fidèles... à un praticien attitré (84% contre 80%).
Beaucoup d'étudiants fument et boivent régulièrement de l'alcool
BRUXELLES Au-delà de l'état de santé général de la population de première année, l'enquête conduite au sein de l'ULB s'est aussi penchées sur les comportements des étudiants en matière de tabac, d'alcool, de médicaments et de drogues.
Le tabac. Quelque 30% des étudiants déclarent fumer tous les jours. La faculté de psychologie regroupe la plus importante proportion de fumeurs (40%), suivie de près par la philo (37%), alors que la pharmacie et la kiné ferment la marche (14%). Il est à noter que cette étude n'intègre pas la faculté des médecine, relevant d'un service médical séparé. Les taux ne tabagisme n'évoluent pas au cours de l'année (le stress des examens ne semble donc jouer aucun rôle). Les fumeurs grillent, en moyenne, entre dix et vingt cigarettes quotidiennement. Les gros fumeurs sont très minoritaires (9,6%).
L'alcool. Sept garçons sur dix boivent, surtout le week-end (46%), contre quatre filles sur dix. Sciences, philosophie et lettres, et sciences sociales, politiques et économiques (Soco) apparaissent comme les trois facultés où les étudiants déclarent en plus grand nombre consommer de l'alcool, que ce soit en semaine ou le week-end. Par contre, la psycho aurait plutôt tendance à lever le coude le week-end.
Toujours est-il que le nombre de verres consommés mais ce n'est qu'une moyenne, n'est-ce pas... se situe en majorité au-dessous de dix; alors que 26,5% des garçons boivent davantage, contre 9,6% des filles.
Les médicaments. La situation est plutôt rassurante, puisque durant les deux mois qui ont précédé l'enquête, 4,5% des jeunes ont pris des tranquillisants, 2,6% des somnifères et 1,2% des antidépresseurs. Les femmes sont plus nombreuses à avoir eu recours à au moins un des ces trois types de médicaments. La proportion la plus élevée de consommateurs se retrouve en faculté de... psychologie (on l'on signalait déjà le plus d'étudiants manifestant des symptômes dépressifs).
Le cannabis. Parmi les étudiants de première cadidature (âgés, en moyenne, d'un vingtaine d'années), 38,4% ont déjà consommé du cannabis. Au sein de ce groupe, 29,5% tirent encore régulièrement sur un joint. Les étudiants de Soco sont les plus assidus, alors qu'à l'opposé, on retrouve la pharmacie et la kiné.
Alors que la moyenne de joints consommés par semaine se situe autour de neuf-dix, aucune différence notable n'est enregistrée selon le sexe.
L'ecstasy. Quelque 5% des étudiants y ont déjà touché, mais beaucoup, beaucoup (5% de ces 5%) en consomment encore au moins une fois par mois. Par contre, on on constate que la moitié des étudiants estiment qu'ils pourraient se procurer de l'ecstasy sans trop de problèmes, si l'envie leur prenait d'y goûter.
´Les étudiants inscrit en première candidature à l'ULB présentent des souffrances et des problèmes que le milieu universitaire doit prendre en compte´, estiment les auteurs de cette étude. `Il convient de renforcer et de mieux cibler les projets de santé qui existent au sein de l'université´. Cette enquête y aidera certainement.
J.M