Menace à l'anthrax au quartier Louise à Bruxelles

Emmanuelle Praet
Menace à l'anthrax au quartier Louise à Bruxelles
©DEMOULIN

De l'Anthrax? Le quartier Louise a été mis en quarantaine. Et les policiers obligés de mettre un masque et des gants

BRUXELLES `Toutes les personnes qui sont sur place, qui sont entrées, sont priées de ne pas quitter l'immeuble. Elles doivent rester dans le hall de l'immeuble en attendant d'être emmenées à l'hôpital St-Pierre´. Nul doute possible. La menace a été prise au sérieux! La psychose de l'Anthrax, la maladie du charbon a atteint la Belgique. En particulier, un immeuble à appartements de 18 étages situé 40 boulevard de la Cambre, à Ixelles.

Hier, peu après 13 h, un habitant de l'immeuble, un médecin, avait eu son attention attirée par une enveloppe blanche posée sur les boîtes aux lettres. Curieux, il l'a ouverte.

Il n'aurait pas dû!

Elle contenait une fine poudre blanche. Comprenant immédiatement ce qu'il avait peut-être trouvé, l'habitant a téléphoné à la police. Un plaisantin. Une mauvaise blague. Du sucre en poudre, du talc, de la drogue ou de l'Anthrax? Impossible de courir le moindre risque. La police a décidé d'interdire l'accès à l'immeuble. Toutes les personnes qui étaient passées, que ce soit pour sortir ou entrer dans l'immeuble, ont été priées de ne plus bouger.

Quatre policiers ont été logés à cette même enseigne: deux agents de la police de Bruxelles, deux policiers fédéraux. Habitants et policiers, ont été contraints d'attendre dans le hall d'entrée. Attendre quoi. Ou qui? La réponse est effrayante mais compréhensible vu le contexte actuel: qu'on vienne les chercher afin de les emmener immédiatement à l'hôpital St-Pierre ou d'être vu par un médecin. Mission primordiale: recevoir les premiers soins. C'est-à-dire des antibiotiques.

Quant aux autres policiers venus en renfort, postés devant l'immeuble, ils n'ont pas eu le choix: le port du masque et des gants a été obligatoire. Pour l'anecdote, notre photographe, envoyé immédiatement sur place, a lui aussi été soumis aux consignes de sécurité. Il a dû à son tour enfiler le masque anti tuberculose et les gants.
En attendant de découvrir la nature de cette poudre tout autant suspecte que terrifiante, les interrogations se sont multipliées. Que faire? Est-ce qu'après les nombreuses fausses alertes à la bombe, va-t-il y avoir des alertes à l'enveloppe.

Au fil des minutes, tout ce qui a été possible de faire l'a été: après que les habitants de l'immeuble aient été interdits de sortir, il en a été de même pour les piétons, les automobilistes et même les trams.

Un expert en explosif, le parquet de Bruxelles, la cellule antiterrorisme, Magda Alvoet, la Ministre de la Santé, les pompiers, la protection civile ont été avisés. Alors que toute la circulation était paralysée et tout le monde mobilisé plus de deux heures après l'alerte, le laboratoire, injoignable, est enfin arrivé sur les lieux vers 16 h 30.

La poudre a aussitôt été emmenée à l'hôpital Saint-Pierre pour analyse.

Six enveloppes dans Bruxelles

Dans l'attente de la réponse, les policiers étaient loin d'avoir au bout de leur peine. En effet, une autre alerte a été donnée. Cette fois, les faits se produisaient rue du Châtelain, toujours à Ixelles. En réalité, dans le courant de la nuit de la poudre blanche avait été trouvée dans une des maisons. Une équipe spécialisée devait venir la récupérer, à la demande du parquet, dans le courant de la journée. Ce fut chose faite.

Au total, six enveloppes suspectes ont été trouvées en Belgique. Un chiffre inquiétant qui peut toutefois être nuancé: aucune d'entre elles ne contenait de substance dangereuse. Il semble bien que la Belgique, tout comme d'autres pays européens, n'ait pas échappé à l'idiotie de certaine personne trouvant sans doute hilarant de voir se déplacer tant de policiers La panique des gens est-elle si comique?

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