Dissolution d'Unité radicale
Le gouvernement français a dissous mardi le groupe d’ultra droite, Unité radicale (UR), dans lequel militait l’homme qui a tenté d’assassiner le président Jacques Chirac le 14 juillet, a indiqué à l’AFP le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. La dissolution a été prononcée par un décret, adopté en Conseil des ministres. La procédure avait été mise en route après l’attentat raté du 14 juillet
- Publié le 05-08-2002 à 00h00
Le gouvernement français a dissous mardi le groupe d’ultra droite, Unité radicale (UR), dans lequel militait l’homme qui a tenté d’assassiner le président Jacques Chirac le 14 juillet, a indiqué à l’AFP le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy.
La dissolution a été prononcée par un décret, adopté en Conseil des ministres. La procédure avait été mise en route après l’attentat raté du 14 juillet.
Maxime Brunerie, 25 ans, auteur de la tentative d’attentat contre M. Chirac a été inculpé vendredi dernier.
Il avait tiré avec une carabine sur M. Chirac sans l’atteindre, non loin de l’Arc de Triomphe à Paris, où des dizaines de milliers de personnes assistaient au défilé de la fête nationale du 14 juillet.
Ni parti politique, ni association déclarée, Unité radicale s’organisait autour de sites internet et de bulletins. Elle avait été créé en juin 1998 par une alliance de divers mouvements d’extrême droite.
Dans sa défense écrite, remise vendredi au ministère de l’Intérieur, Unité radicale a affirmé n’avoir «jamais cherché à s’abstraire de la légalité» et n’être «ni groupe de combat, ni milice privée».
Depuis l’après-guerre, plusieurs dizaines d’organisations ont été dissoutes en France : des organisations d’extrême droite pendant la guerre d’Algérie, des organisations trotskistes et maoïstes et le mouvement d’extrême droite «Occident» après les événements de mai 1968.
Après la tentative d’attentat contre le chef de l’Etat, Unité Radicale avait pris ses distances par rapport à Maxime Brunerie le qualifiant de simple «compagnon de route» et parlant d’«un acte complètement isolé».
De nombreuses personnalités et organisations avaient réclamé l’interdiction d’Unité radicale et la lutte contre les sites internet néo nazis. «Nous allons repartir pour un mouvement plus large, légal et déclaré», a dit à l’AFP, après la dissolution d’Unité radicale, Fabrice Robert, un responsable du groupe.
Selon lui, la création d’un nouveau mouvement pourrait intervenir en septembre, après un «week-end de formation» fin août.
«On peut interdire une organisation mais pas des hommes et des idées», a-t-il déclaré.
«Nous avons fait le deuil d’Unité radicale depuis déjà une semaine et on se réorganise pour préparer l’avenir», a-t-il ajouté.
Après son inculpation Maxime Brunerie, interné dans un premier temps dans un établissement psychiatrique, a regretté son geste et affirmé ne pas avoir agi pour des raisons politiques mais «dans l’intention de se suicider».