De mortels désordres climatiques

Depuis le début du mois, l'Inde, le Népal et le Bangladesh sont touchés par des inondations meurtrières. Liées aux crues de la mousson, elles ont déjà provoqué la mort de 550 personnes et entraîné des millions de sans-abris. Le Népal, le Bangladesh et le Nord-Est de l'Inde sont principalement touchés par les pluies diluviennes, qui ont repris autour du 20 juillet après un répit d'une semaine

R.C.
De mortels désordres climatiques
©EPA

Depuis le début du mois, l'Inde, le Népal et le Bangladesh sont touchés par des inondations meurtrières. Liées aux crues de la mousson, elles ont déjà provoqué la mort de 550 personnes et entraîné des millions de sans-abris.

Le Népal, le Bangladesh et le Nord-Est de l'Inde sont principalement touchés par les pluies diluviennes, qui ont repris autour du 20 juillet après un répit d'une semaine. Un peu partout les eaux continuent à monter de façon alarmante. C'est le cas de l'Etat du Bihar (est de l'Inde) où 91 personnes se sont noyées et plus de 10 millions d'autres ont déserté leurs foyers. Dix nouveaux décès ont été enregistrés lors des dernières 24 heures dans cet Etat très peuplé où les rivières, grossies par les fortes pluies tombées au Népal, sont sorties de leur lit.

Par ailleurs, la maladie et la famine menacent déjà l'Etat de l'Assam, où trois millions de personnes se retrouvent sans-abris à cause des inondations. L'armée indienne a été même été appelée à la rescousse dans cet Etat de l'Assam pour porter secours aux centaines de milliers de personnes sinistrées.

Au Bangladesh, le bilan est passé à 15 morts, alors qu'un tiers du pays est sous l'eau et que plus de cinq millions de personnes se sont enfuis de chez elles. Les pluies annuelles sont particulièrement inégales cet été en Inde, pays de plus d'1 milliard d'habitants, où 70 pc de la population vit de l'agriculture. Treize des 23 Etats de l'Union indienne souffrent de la pire sécheresse du pays, soit les régions du nord-ouest et du centre qui sont les plus touchées.

Le Rajasthan, Etat de l'Ouest, est ainsi confronté pour la troisième année consécutive à la sécheresse, qui anéantit les récoltes et empêche les semailles, laissant craindre une famine dans cette région de 51 millions d'habitants. La situation est d'autant plus dramatique les régions touchées par la sécheresse sont considérées comme le grenier à blé du pays.

New Delhi a estimé à 200 milliards de roupies (4,16 milliards d'€) et 5 millions de tonnes de nourriture les besoins dans les Etats sinistrés. Ajit Singh, le ministre de l'Agriculture, se veut toutefois rassurant. `La moisson de l'année dernière a été exceptionnelle avec 60 millions de tonnes de nourritures en réserves´. La distribution des denrées alimentaires reste néanmoins un gros problème. L'an dernier, la Cour suprême de l'Inde avait accusé le gouvernement fédéral de n'avoir pas été capable de distribuer de façon équitable la nourriture.

Les experts diffèrent sur les explications de cette sécheresse et de ces inondations dramatiques. Selon certains météorologues, la mousson restera confinée dans les montagnes de l'Himalaya, tant que les vents ne la ramèneront pas vers l'ouest. Ce qui explique que le Bangladesh et le Népal soient également frappés par les intempéries.

Pour d'autres, l'on assisterait à une variation soudaine et particulière du climat, comme des experts l'avaient prédit dans le cadre du réchauffement global de la planète.

(Avec AFP)

© La Libre Belgique 2002

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