Ciel ouvert dès jeudi dans 29 pays

Ce jeudi, le traité `Ciel ouvert´ (Open skies), qui autorise les vols d'observation dans l'espace aérien de 29 pays européens (dont la Russie et la Turquie) et nord-américains, commencera à produire ses effets. Plus de dix ans après sa signature (*). Pratiquement, ce texte ouvre l'espace aérien des signataires à des vols d'observation par des avions non armés, dans le but de promouvoir une plus grande confiance entre anciens ennemis de la Guerre froide

D'après Belga
Ciel ouvert dès jeudi dans 29 pays
©Thierry Rogé

Ce jeudi, le traité `Ciel ouvert´ (Open skies), qui autorise les vols d'observation dans l'espace aérien de 29 pays européens (dont la Russie et la Turquie) et nord-américains, commencera à produire ses effets. Plus de dix ans après sa signature (*). Pratiquement, ce texte ouvre l'espace aérien des signataires à des vols d'observation par des avions non armés, dans le but de promouvoir une plus grande confiance entre anciens ennemis de la Guerre froide. Il autorise ainsi le survol réciproque d'installations militaires et d'armements, a priori `sensibles´.Si le texte est entré en vigueur en janvier, les premiers mois de 2002 ont été consacrés à la `certification´ des avions et des senseurs. Les signataires du traité `Ciel ouvert´ ont déjà effectué 300 vols d'entraînement mais aucun ne répondant aux conditions fixées par le traité, comme un préavis limité à 72 h avant tout survol.

Un Samson à Melsbroek

Si les Quinze de l'Union européenne ne sont pas parvenus à s'entendre pour disposer d'un moyen d'observation commun, la Belgique est le gestionnaire de la `nacelle´ utilisée par dix pays de l'OTAN. Baptisée Samson, cette batterie de cinq caméras incorporées dans un réservoir extérieur peut être fixée sous l'aile d'un C-130 `Hercule´. La nacelle étant stockée sur l'aéroport militaire belge de Melsbroek, les pays qui souhaitent l'utiliser viennent l'y chercher en fonction de leurs besoins.De conception américaine, elle a coûté environ 7,5 millions d'euros à la France, le Canada, la Belgique, l'Espagne, la Grèce, l'Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas et le Portugal. Ce système est bien moins onéreux qu'un satellite d'observation et bien plus souple d'utilisation. Il peut servir à des opérations civiles comme l'observation de catastrophes naturelles ou de contrôle des pollutions industrielles.Selon le journal `Libération´, les vols au-dessus de la Russie continueront pour l'instant de se faire dans des avions russes, mais avec du personnel occidental. C'est l'`option taxi´, prévue par le traité à la demande de Moscou. En 2006, les vols d'observation pourront se faire avec des moyens radars et infrarouges dont ne dispose pas la Russie. Les C-130 européens pourront alors survoler les bases russes, l'oeil grand ouvert.

Le traité prévoit un système de quota annuel de survols pour chaque pays, défini en fonction de sa population, de sa superficie et de sa capacité militaire. Le Benelux, considéré comme un seul `Etat-partie´ au traité, devra accepter six survols annuels `passifs´, et dispose d'un quota équivalent de vols `actifs´ au-dessus du territoire d'autres signataires. Tous les signataires ont accès aux images recueillies lors des vols.

(*) Signé le 24 mars 1992 à Helsinki par 25 Etats de l'OTAN et du Pacte de Varsovie, rejoints par la Finlande et la Suède.

© La Libre Belgique 2002

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