Rumsas: soupçons sur un podium
Le podium du Tour de France cycliste a été entaché lundi, au lendemain de l'arrivée, par les soupçons de dopage provoqués par la saisie de produits suspects dans la voiture de l'épouse du coureur lituanien Raimondas Rumsas, troisième de la course.
- Publié le 28-07-2002 à 00h00
Edita Rumsas a été interpellée dimanche par les Douanes à Chamonix (centre-est), avant d'être placée en garde à vue au SRPJ de Lyon. Elle était en possession de nombreux produits pharmaceutiques, ainsi que de deux ordonnances rédigées en polonais.
Certains de ces produits «peuvent être considérés comme dopants», selon une source proche du dossier.
Rumsas, qui a bouclé cette année son premier Tour de France à l'âge de 30 ans, a été suspendu avec effet immédiat par son équipe Lampre en attendant que les faits le concernant soient éclaircis.
«Si l'on vérifiait effectivement n'importe quelle responsabilité du coureur, l'équipe Lampre-Daikin le licencierait tout de suite», a déclaré la formation italienne, qui s'est dite troublée.
Le Tour de France a apprécié la décision du groupe italien, tout comme le président de l'UCI (Union cycliste internationale), Hein Verbruggen.
«Cette position nous semble être sage, conforme à l'esprit de la charte signée par les équipes», a déclaré à l'AFP Daniel Baal, directeur-adjoint du Tour de France.
Rumsas, qui avait été accompagné par sa femme des Pyrénées jusqu'à la veille de l'arrivée, est reparti dès dimanche soir en direction de Bergame (Italie).
La police, saisie par le parquet de Bonneville (centre-est), a opéré une descente au grand hôtel parisien où sont logées par le Tour de France les équipes participantes.
La perquisition n'a pas donné de résultat du fait que les chambres au nom de l'équipe Lampre n'ont pas été occupées, sans préjuger d'un lien avec l'affaire. Certaines formations préfèrent en effet repartir le soir même de l'arrivée du Tour.
Dans l'après-midi de lundi, un camping-car de l'équipe a été vu dans la cour de l'Hôtel de police de Lyon qui abrite les locaux du SRPJ où était toujours en garde à vue Edita Rumsas.
Dans le même temps, le Tour de France a annoncé en citant l'UCI que tous les contrôles antidopage effectués sur le Tour ont été négatifs jusqu'à mercredi dernier, au soir de l'étape de La Plagne, y compris en ce qui concerne la recherche d'EPO (erythropoïetine).
Les résultats des analyses des jours suivants devraient être connus en milieu de semaine.
Cette annonce permet de conclure que le contrôle auquel a dû se soumettre Rumsas lors de la seconde journée de repos du Tour, le 22 juillet, a été négatif.
Après le prélèvement sanguin opéré sur des coureurs de sept équipes différentes, le Lituanien avait dû subir un contrôle urinaire supplémentaire. Cette procédure, utilisée lorsque le profil sanguin donne lieu à possible interrogation, permet de détecter la prise éventuelle d'EPO.
Rumsas, qui a menacé l'Américain Lance Armstrong dans le contre-la-montre de Mâcon à la veille de l'arrivée, a surpris la plupart des observateurs pendant le Tour.
Par rapport au règlement sportif, Rumsas ne pourrait perdre sa troisième place qu'en cas de contrôle positif ou d'aveux de dopage. (BELGA)