Le déficit public explose et les sanctions menacent
La nouvelle, attendue, a été officialisée jeudi soir: le déficit public portugais s'élève, pour 2001, à 4,1 pc du Produit intérieur brut (PIB). Or, le Pacte de stabilité et de croissance européen, qui vise à assurer la crédibilité économique de la zone euro, prévoit un plafond de 3 pc. Le résultat ne s'est pas fait attendre. Vendredi, Pedro Solbes, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a annoncé que la Commission européenne entamerait une procédure de déficit excessif contre le Portugal
- Publié le 25-07-2002 à 00h00
La nouvelle, attendue, a été officialisée jeudi soir: le déficit public portugais s'élève, pour 2001, à 4,1 pc du Produit intérieur brut (PIB). Or, le Pacte de stabilité et de croissance européen, qui vise à assurer la crédibilité économique de la zone euro, prévoit un plafond de 3 pc.
Le résultat ne s'est pas fait attendre. Vendredi, Pedro Solbes, commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, a annoncé que la Commission européenne entamerait une procédure de déficit excessif contre le Portugal. C'est une première depuis l'apparition de la monnaie unique.
En bout de course, de lourdes sanctions sont possibles si le pays concerné ne met pas rapidement en oeuvre des mesures de correction pour faire repasser son déficit budgétaire en dessous de la barre des 3 pc.
En ce qui concerne le Portugal, les ministres européens de l'Économie et des Finances pourraient infliger une amende équivalente à 0,3 pc de son PIB, à savoir 270 millions d'euros. En outre, ils pourraient suspendre le versement de fonds de cohésion accordés en 1992 pour aider le pays à financer des grands travaux sans creuser leur déficit. Ardoise: des centaines de millions d'euros.
Plusieurs représentants de la Banque centrale européenne ont exprimé leur préoccupation, appelant à un `strict respect´ du Pacte de stabilité. Outre le Portugal, trois pays européens -France, Italie et Allemagne- flirtent dangereusement avec la barrière des 3 pc du PIB.
Lisbonne pourrait toutefois échapper aux sanctions, selon les experts. Le gouvernement de centre-droit emmené par José Manuel Durao Barroso a en effet immédiatement affirmé sa volonté de se conformer aux exigences européennes. `Nous devons agir rapidement pour rétablir la crédibilité du Portugal au sein de l'Union européenne´, a dit Manuela Fereira Leite, ministre portugaise des Finances. `La situation est grave, mais elle ne nous effraie pas car des solutions peuvent être trouvées.´
Le gouvernement portugais a appelé les partenaires sociaux à conclure un `pacte´ et s'est engagé à réduire le déficit à 2,8 pc du PIB en 2003. Avec une croissance économique ralentie, le Portugal risque de souffrir. Le président Jorge Sampaio, en visite officielle en Autriche, a toutefois affirmé vendredi que cette procédure européenne n'était `pas injuste´.
© La Libre Belgique 2002