Un raid israélien fait quinze morts

Quinze Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués lundi soir dans un raid aérien israélien sur Gaza visant le chef de la branche armée du mouvement islamiste radical Hamas qui a également été tué. Un missile tiré par un avion de combat F-16 israélien a détruit ou endommagé cinq maisons de deux à trois étages dans un quartier populaire de Gaza abritant des dizaines de familles. Le Hamas a menacé ce matin de passer "aux actes" pour riposter au raid de l'armée israélienne.

AFP
Un raid israélien fait quinze morts
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Quinze Palestiniens, dont plusieurs enfants, ont été tués lundi soir dans un raid aérien israélien sur Gaza visant le chef de la branche armée du mouvement islamiste radical Hamas.

Cette attaque sanglante risquait de réduire à néant la dynamique amorcée par des gestes de bonne volonté effectués par l’Autorité palestinienne et Israël.

Un missile tiré par un avion de combat F-16 israélien a détruit ou endommagé cinq maisons de deux à trois étages dans un quartier populaire de Gaza abritant des dizaines de familles et un hangar, faisant, en plus des 11 morts, 140 blessés, dont 15 dans un état désespéré.

L’armée israélienne a affirmé que le raid visait Salah Chéhadé, 50 ans, chef et fondateur de la branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam, et qu’il avait été «touché».

«D’après nos informations, il (Chéhadé) a été visé et touché, mais nous ne sommes pas certains qu’il ait été tué», a déclaré un porte-parole militaire.

Le Hamas a confirmé ce matin la mort de Chéhédé ainsi que de sa femme, une de ses filles, un autre membre des Brigades, et 5 à 6 enfants figurent parmi les tués.

Les victimes doivent être inhumées mardi lors de funérailles collectives à Gaza à l’appel du Hamas.

Les services hospitaliers avaient du mal à dénombrer les morts, dont plusieurs ont eu le corps déchiqueté.

L’aviation israélienne avait commencé à survoler Gaza vers 19h00 (16h00 GMT), avant de mener le raid vers minuit (19h00 GMT).

Dans plusieurs localités de la bande de Gaza, des Palestiniens en colère ont manifesté, des affrontements armés avec des soldats israéliens éclatant même à à Rafah et à Khan Younès, faisant dix blessés palestiniens.

La direction palestinienne a affirmé que ce raid était «un coup dur aux efforts internationaux qui tentent d’obtenir un retrait israélien et un retour à la table des négociations».

Le secrétaire général des Nations Unies Kofi Annan a déploré le raid, soulignant qu’«Israël a la responsabilité légale et morale de prendre toutes les mesures possibles afin d’éviter la perte de vies innocentes» et pressant l’Etat juif de «se conduire de façon parfaitement conforme au droit humanitaire international».

Lundi, l’Autorité palestinienne et Israël avaient pourtant échangé des signes de détente. Le ministre israélien des Affaires étrangères Shimon Peres a évoqué un retrait de secteurs autonomes à condition que l’Autorité palestinienne y prenne la responsabilité sur le plan sécuritaire.

Selon le quotidien israélien Haaretz, le ministre palestinien de l’Intérieur Abdelrazek al-Yahya a présenté samedi à M. Peres un plan prévoyant un retrait israélien des zones autonomes, permettant aux services de sécurité palestiniens d’en retrouver le contrôle et de reprendre leur coopération avec Israël. Le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, a lancé un cri d’alarme concernant la situation humanitaire de plus de trois millions de Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza.

L’armée israélienne a réoccupé sept des huit grandes villes palestiniennes de Cisjordanie depuis le déclenchement de son opération «Voie ferme» le 19 juin en riposte à deux attentats palestiniens meurtriers.

A Jérusalem-est occupée et annexée, Israël est revenu sur son ordre de fermeture le 9 juillet des bureaux de l’Université Al-Qods, qui avait déclenché une vague de protestations internationales, et affirmé avoir reçu un engagement du directeur Sari Nousseibeh, responsable du dossier de Jérusalem pour l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) que l’institution n’aurait «pas de contact avec l’Autorité palestinienne».


L'Autorité palestinienne va porter plainte devant la Cour pénale internationale L'Autorité palestinienne va porter plainte pour "crime contre l'humanité" devant la Cour pénale internationale (CPI) à la suite du raid israélien lundi soir à Gaza au cours duquel 15 Palestiniens ont été tués, dont huit enfants, a indiqué mardi un responsable palestinien. "Nous allons demander à la CPI un procès rapide pour crime contre l'humanité commis la nuit dernière par les forces d'occupation", a annoncé Nabil Abou Roudeina, conseiller du président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat. (Belga)

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