WorldCom épargné... en Belgique
Asistera-t-on en début de semaine prochaine à la plus grande faillite de l'histoire de l'économie américaine? La question est sur toutes les lèvres outre-Atlantique où la survie du géant des télécommunications WorldCom ne tient plus qu'à un fil. Un fil qui pourrait se rompre dès lundi. Engagé dans des discussions très serrées avec ses créanciers, WorldCom pourrait n'avoir pas d'autres choix lundi que de se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites, le fameux `chapter 11´
- Publié le 18-07-2002 à 00h00
Asistera-t-on en début de semaine prochaine à la plus grande faillite de l'histoire de l'économie américaine? La question est sur toutes les lèvres outre-Atlantique où la survie du géant des télécommunications WorldCom ne tient plus qu'à un fil. Un fil qui pourrait se rompre dès lundi. Engagé dans des discussions très serrées avec ses créanciers, WorldCom pourrait n'avoir pas d'autres choix lundi que de se placer sous la protection de la loi américaine sur les faillites, le fameux `chapter 11´ (NdlR: l'équivalent du concordat chez nous).
On le sait, WorldCom a fait, il y a quelques semaines, la `Une´ des journaux lors de la révélation d'une fraude comptable de grande ampleur portant sur 3,8 milliards de dollars, la comptabilité `créative´ du géant américain ayant considéré un certain nombre de dépenses courantes comme des investissements. Des irrégularités qui atteindraient même aujourd'hui plus de 5 milliards de dollars!
Six mille clients en Belgique
WorldCom est également présent dans notre pays, où il dispose d'un réseau de fibre optique de 1.300 kilomètres et offre toute une panoplie de services télécoms à destination des entreprises, parmi lesquels la téléphonie vocale bien sûr, mais aussi des numéros de type 0800 ou 0900, des lignes louées, ou encore des centres d'hébergement de données. Parmi les quelque 6000 clients de WorldCom Belgique, on compte d'autres opérateurs télécoms, des fournisseurs d'accès Internet, mais aussi plus d'un tiers des 150 plus grosses sociétés belges! Du côté de la filiale belge, qui emploie plus de 200 personnes, on est inquiet bien sûr de la tournure des événements, mais on reste néanmoins confiant. Et ce pour deux raisons. Tout d'abord, parce que les résultats sont bons malgré la conjoncture difficile. `Nous avons enregistré un bénéfice net en 2001 et jusqu'à présent, 2002 est bon aussi´, dit une source à l'intérieur de l'entreprise. Deuxième raison: contrairement à la plupart des filiales de WorldCom, la filiale belge n'est pas détenue majoritairement par le groupe américain. Principal câblo-opérateur de la région bruxelloise, Coditel en est en effet actionnaire à hauteur de 50 pc. Pourrait-il monter à 100 pc dans l'hypothèse d'une faillite de WorldCom aux Etats- Unis? `Pas de commentaire´, disait-on vendredi du côté de Coditel. `WorldCom SA est une société de droit belge qui a sa propre existence juridique, son propre business. Sa part de marché est en augmentation en Belgique et sa situation financière est saine. Notre intention n'est donc certainement pas de la laisser tomber, mais de faire en sorte que cette entreprise continue de vivre de manière aussi satisfaisante qu'aujourd'hui´, explique Eric Vankeerberghen, secrétaire général de Coditel et administrateur de WorldCom SA. Et d'ajouter: `Ce qui se passera aux Etats-Unis n'aura pas de conséquences immédiates en Belgique.´
© La Libre Belgique 2002