Les sites à protéger wallons identifiés
Après des mois de consultations (pas assez diront certains), le gouvernement wallon s'est finalement entendu, jeudi, sur une liste de plus de 350 sites candidats au réseau européen `Natura 2000´. Celle-ci est déjà envoyée aux instances européennes, car la Wallonie accusait un retard tel que l'Europe avait suspendu le versement de certaines aides communautaires. Les régions flamande et bruxelloise ont déjà rendu leur copie. La région wallonne s'était engagée pour sa part auprès de la Commission à transmettre la liste des sites pour la fin juillet
- Publié le 17-07-2002 à 00h00
Après des mois de consultations (pas assez diront certains), le gouvernement wallon s'est finalement entendu, jeudi, sur une liste de plus de 350 sites candidats au réseau européen `Natura 2000´. Celle-ci est déjà envoyée aux instances européennes, car la Wallonie accusait un retard tel que l'Europe avait suspendu le versement de certaines aides communautaires. Les régions flamande et bruxelloise ont déjà rendu leur copie. La région wallonne s'était engagée pour sa part auprès de la Commission à transmettre la liste des sites pour la fin juillet.
Concrètement, il s'agit de transposer en droit régional une directive européenne de 1992 imposant aux Etats-membres de consacrer un certain pourcentage de leur territoire à la protection de la biodiversité animale et végétale. `L'Europe n'a pas fixé de pourcentage, mais juste un objectif de 9 à 10 pc comme prévision. Avec près de 220.000 hectares, la Région wallonne propose d'intégrer un peu plus de 13 pc de son territoire rural au réseau européen, ce qui nous place dans les bons élèves de la classe européenne´, a commenté le ministre wallon, José Happart (PS, Agriculture).
L'Europe doit encore se prononcer sur la liste, mais on précise à la Région wallonne qu'il n'est pas question de constituer des réserves où toute activité serait interdite. `On pourra toujours se promener dans ces zones, y pratiquer la pêche ou encore cultiver, mais à condition de ne pas porter atteinte à l'intégrité des espèces relevant de la faune et de la flore´, souligne l'ex-hérisson des Fourons.
L'ire des agriculteurs
Une enveloppe d'environ 9 millions d'euros est inscrite au budget pour accompagner l'application des mesures dans les sites `Natura 2000´. Mais une fois que l'Europe aura donné son aval à la liste, les autorités wallonnes devraient normalement bénéficier de subventions européennes. Elles serviront notamment à indemniser des citoyens qui auront perdu des plumes dans la procédure.
En attendant, des voix de contestations s'élèvent pour dénoncer la démarche du gouvernement wallon, en particulier du ministre Happart, qui n'aurait joué la carte de la concertation qu'à moitié. `Il semble que 60.000 ha des sites choisis sont en zone agricole. C'est excessif. Par ailleurs, les agriculteurs n'ont pas été associés à la procédure. Si le gouvernement ne consulte pas plus qu'il ne le fait maintenant, le concept Natura 2000 risque d'être un fiasco´, dit Sabine Laruelle.
Elle fustige le fait qu'aucun texte réglementaire fixant les mesures d'indemnisation ne soit adopté. `De plus´, dit-elle, `On ne sait même pas ce qu'il adviendra des sites qui n'auront pas été retenus par l'Europe dans le réseau Natura 2000´. A noter que sur la liste incluant quelque 220.000 ha, 58.000 ha déjà adoptés l'an dernier.
© La Libre Belgique 2002