Armstrong fait la différence
Il s'appelle toujours Lance Armstrong et reste un maître de la montagne, mais l'Américain est devenu un autre homme, qui a heureusement conservé la même dextérité à enfiler le maillot jaune. Il s'est imposé dans les Pyrénées jeudi devant deux Espagnols Beloki et Heras.Suivez le Tour de France en direct en cliquant ici
- Publié le 17-07-2002 à 00h00
Il s'appelle toujours Lance Armstrong et reste un maître de la montagne, mais l'Américain est devenu un autre homme, qui a heureusement conservé la même dextérité à enfiler le maillot jaune.
L'année 2002 a transformé le Texan, vainqueur d'étape à La Mongie jeudi et qui a fait coup double en enfilant le maillot jaune. L'homme est désormais ouvert et courtois, voire convivial. Pour réussir cette transformation, il s'est appuyé sur une simple recette: bonne humeur et disponibilité.
«Avec l'âge, je me sens plus détendu, expliquait-il avant le départ. Je ne stresse pas. Je ne m'engueule et ne m'accroche pas souvent avec les autres coureurs ».
Il est vrai qu'il apparaît bien décontracté depuis le départ du Luxembourg, plus ouvert aux entretiens avec les médias, recevant sans problème la télévision après l'effort, à la veille même d'aborder les Pyrénées.
Sans aucun doute Lance Armstrong s'est-il résolu à changer son image de marque auprès du grand public. N'a-t-il d'ailleurs pas choisi un garde du corps plus débonnaire, en contraste avec le «Rambo » de l'année passé ?
«Cela me fait toujours sourire de lire de la part d'un organisateur de course ou d'un journaliste: +Il n'est pas populaire+. Sur le Tour de France, j'ai pourtant beaucoup de supporters », soulignait-il encore.
Son changement de résidence, de Nice (sud de la France), à Gerona (nord-est de l'Espagne), n'a donc rien changé. Bien au contraire.
Les qualités humaines du triple lauréat de la Grande Boucle sont indéniables. N'a-t-il pas aidé cet hiver son compatriote George Hincapie à faire bonne figure dans les classiques ? Même s'il affirme que «les coureurs de classiques et de grands tours se mélangent rarement ».
Ce qui étonne le plus chez le leader de l'US Postal, outre la puissance de ses jaillissements au moment où l'ensemble du peloton tire la langue, demeure son souci du détail: de l'économie d'effort à la diététique, en passant par le temps gagné sur la ligne d'arrivée pour la récupération et la joie d'être auprès des mécaniciens et soigneurs.
Mais, plus sûrement, Lance Armstrong tire sa force de l'endroit d'où il revient. «Je me suis sorti de la chimiothérapie ou d'une intervention au cerveau, insiste-t-il. Aujourd'hui, je me sens totalement rétabli, heureux de courir parce que j'aime cela ».