La faillite s'éloigne de Duferco Clabecq
Le groupe italo-suisse va recapitaliser la société pour environ 25 millions d'euros.Les travailleurs de Duferco Clabecq doivent accepter des pertes d'emplois importantes.Sans oublier une obligation de qualité et une réduction des coûts de production.
- Publié le 15-07-2002 à 00h00
Le calme régnait lundi sur le site de Duferco/Clabecq même si l'atmosphère reste lourde d'interrogations dans le regard des travailleurs. `Nous attendons avec impatience l'assemblée générale des actionnaires de ce mardi pour savoir si nous avons encore un avenir´, dit Gilbert Legasse, responsable FGTB de la branche métal Brabant wallon.
Mais ce qu'il ignore encore, c'est que le ciel semble se dégager pour cette entité de Duferco. La décision sera officiellement annoncée lors de l'AG des principaux actionnaires ce mardi à 17h. Et elle ne manquera pas d'apporter du baume au coeur des travailleurs de Duferco/Clabecq. Ils seront mis au courant des engagements de l'actionnaire majoritaire lors du conseil d'entreprise extraordinaire prévu juste après l'AG des actionnaires. Le groupe italo-suisse présentera aujourd'hui lors de la réunion un plan en différents points pour sauver l'entreprise de la menace de concordat ou de dépôt de bilan qui lui pend au nez.
En effet, le groupe Duferco a décidé d'assumer seul la recapitalisation de son entité de Clabecq pour un montant oscillant entre 15 et 25 millions d'euros. La Région wallonne, autre actionnaire de l'entreprise, avait déjà estimé qu'elle ne pouvait plus délier les cordons de la bourse, entre autres pour éviter les foudres de la Commission européenne.
Modernisation du laminoir
Les partenaires italiens s'engagent également à investir dans la modernisation du laminoir pour permettre à Duferco/Clabecq d'offrir des produits de qualité à ses clients. Le coût de la modernisation tournerait autour de 25 millions d'euros. Par ailleurs, pour réussir son plan, Duferco demandera au personnel de consentir à un dégagement de personnel, plus important que ce qui était prévu dans le cadre de la fermeture de la ligne à chaud (115 personnes étaient concernées par cette perte d'emploi à Clabecq). Sur les quelque 600 personnes qui travaillent sur le site de Clabecq, il ne devrait en rester que 450 dont 400 travailleurs fixes. D'après une source proche du dossier, la réduction du personnel, la recapitalisation de l'entreprise et la modernisation du laminoir devraient assurer à Duferco un avenir serein, mais le site doit tout faire pour réduire ses coûts de production.
Quant à la fourniture en brames d'acier de qualité, les responsables de Duferco/Clabecq sont toujours en négociation avec des partenaires et notamment avec Industeel (ex-Fafer). Chez le personnel de cette dernière, la tension monte et le climat social n'est pas au beau fixe. Industeel doit rapidement trouver sa voie au sein du géant mondial de l'acier, Arcelor (l'acier au carbone ou des plaques en acier spécial), si elle ne veut pas passer à la trappe.
© La Libre Belgique 2002