Rififi autour des numéros de GSM

La semaine passée, le conseil des ministres a approuvé l'arrêté royal relatif à la portabilité des numéros de GSM. Comme l'avait confirmé l'IBPT - le gendarme des télécoms - quelques jours plus tôt, cela veut dire que dès le 1er septembre prochain, tout le monde pourra changer d'opérateur mobile tout en conservant son numéro d'appel.

Mathieu Van Overstraeten
Rififi autour des numéros de GSM
©Bauweraerts

La semaine passée, le conseil des ministres a approuvé l'arrêté royal relatif à la portabilité des numéros de GSM. Comme l'avait confirmé l'IBPT - le gendarme des télécoms - quelques jours plus tôt, cela veut dire que dès le 1er septembre prochain, tout le monde pourra changer d'opérateur mobile tout en conservant son numéro d'appel.

Le week-end dernier, une petite phrase du Ministre des télécommunications est pourtant venue semer le doute quant à cette date du 1er septembre. Dans le `Standaard´, Rik Daems affirmait que dans un premier temps, il s'agirait en réalité d'une phase-test et que la portabilité ne serait pleinement opérationnelle que d'ici la fin de l'année.

Il n'en fallait pas plus pour faire sortir les responsables de Mobistar de leurs gonds. Pour eux, c'est clair: il y a du lobbying de Proximus là-dessous. `Nous savons en tout cas que ni l'IBPT, ni Mobistar, ni Base n'ont demandé ce report au ministre´ , dit Pol Vanbiervliet, le directeur de la division `business´ de Mobistar.

`Cela fait 18 mois que nous travaillons sur la portabilité avec les deux autres opérateurs et avec l'IBPT´ , renchérit Philippe Vogeleer, en charge des affaires régulatoires chez Mobistar. `Et en ce qui nous concerne, tout est nickel: nous avons testé tous les cas de figure et tout marche parfaitement, que ce soit pour des numéros Mobistar, Base ou Proximus´ .

Un enjeu commercial

Derrière la petite guéguerre entre Mobistar et Proximus se cache en réalité un gros enjeu commercial: la portabilité permettra en effet à Mobistar et Base de séduire plus facilement les clients qui ont opté pour Proximus au moment où ce dernier était seul sur le marché et qui souhaitent conserver leur numéro de GSM.

D'où l'intérêt prêté à Proximus de retarder le plus possible l'entrée en vigueur de la portabilité des numéros mobiles, comme Belgacom l'aurait fait en 2000 pour les numéros fixes.

`Nous avons plusieurs dizaines de grands comptes et plusieurs centaines de PME qui n'attendent que la portabilité pour migrer chez nous´ , affirme Pol Vanbiervliet, de Mobistar.

Proximus nie évidemment avoir fait pression sur le ministre Daems et confirme qu'il n'est pas question d'une quelconque phase-test dans le texte de l'arrêté royal. `Ce dont a parlé le ministre ne vient pas de chez nous mais provient d'une demande de l'IBPT à laquelle nous sommes effectivement plutôt favorables´ , affirme le porte-parole de l'opérateur, pour qui `une solution qui ne fonctionnerait pas, comme ça a été le cas en Australie, ne serait dans l'intérêt de personne´ . Or, dit-il, `les tests ont eu quelques retards et il reste certains soucis à résoudre d'ici septembre´ .

Enfin, du côté du cabinet du ministres des télécommunications, on fait comme si de rien n'était. Pour le porte-parole du ministre, ce serait le journaliste du `Standaard´ qui aurait mal interprété les propos de Rik Daems. Le problème est que la même déclaration figurait le même jour dans `Het Laatste Nieuws´...

© La Libre Belgique 2002

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