Reprendre les `affaires´ en mains? Chirac attend.

Décapité. Le parquet de Paris - le plus grand de France: en 2001, ses 100 magistrats y ont traité 320000 plaintes et PV - perd la tête. Mercredi, Jean-Pierre Dintilhac, que la gauche avait nommé à sa tête en 1998, a rejoint la Cour de Cassation. La désignation de son successeur, qui devait intervenir en conseil des ministres, a été reportée à l'automne. La droite peine manifestement à se mettre d'accord sur le candidat idéal.

BERNARD DELATTRE

CORRESPONDANT PERMANENT À PARIS

Décapité. Le parquet de Paris - le plus grand de France: en 2001, ses 100 magistrats y ont traité 320000 plaintes et PV - perd la tête. Mercredi, Jean-Pierre Dintilhac, que la gauche avait nommé à sa tête en 1998, a rejoint la Cour de Cassation. La désignation de son successeur, qui devait intervenir en conseil des ministres, a été reportée à l'automne. La droite peine manifestement à se mettre d'accord sur le candidat idéal.

Il est vrai que le poste de procureur de Paris est extrêmement sensible. Vu la localisation dans la capitale de la majorité des délits politico-financiers, c'est lui qui a la haute main sur la gestion des `affaires´. Ainsi, rien que dans ces prochains mois, le successeur de M. Dintilhac devra se prononcer sur le sort judiciaire de dossiers parisiens explosifs: les dépenses du couple Chirac à la mairie, les faux-électeurs, les marchés truqués, etc.

M.Dintilhac lui-même, à la tête du parquet, avait empêché pas mal d'hommes politiques de dormir: Robert Hue, Dominique Strauss-Kahn mais aussi Jacques Chirac. Pour mémoire, dans l'affaire des billets d'avion payés en liquide, le procureur avait provoqué une tempête en estimant que le Président pouvait parfaitement être entendu comme témoin par un juge.

Un parquet verrouillé?

Son successeur sera-t-il aussi incontrôlable? Plusieurs personnalités sont pressenties. Notoirement proches de la droite, elles paraissent a priori plus dociles, voire se sont fait remarquer dans les années 90 par leurs tentatives de court-circuiter des magistrats enquêtant sur des `affaires´ gênantes. On saura cet automne si le parquet de Paris est effectivement verrouillé. En attendant, plusieurs juges turbulents ont déjà été mutés. Et une proche de Chirac vient d'être nommée à la tête de la police judiciaire parisienne, qui est chargée des enquêtes sur les scandales politico-financiers.

© La Libre Belgique 2002

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...