Sang contaminé: le tumulte

La décision inattendue prise jeudi par la Cour d'appel de Paris d'octroyer un non-lieu à trente protagonistes du scandale du sang contaminé a provoqué vendredi un énorme malaise, bien au-delà de l'écoeurement exprimé par les victimes de l'affaire et leurs proches

B.DL. (à Paris)

Tant le fond que la forme de cet arrêt ont choqué. En effet, le parquet comme la juge en charge du dossier avaient plaidé pour un procès en correctionnelle ou en assises. En outre, vendredi soir, la motivation du verdict n'avait même pas encore été communiquée, ce qui rendait difficile voire impossible toute décision sur un éventuel pourvoi en Cassation - seule manière pourtant d'éviter un abandon des poursuites.

`Je comprends l'émotion des familles´, a déclaré le Garde des Sceaux en personne. Dominique Perben a promis de se prononcer rapidement sur un éventuel pourvoi. Agacé, il a aussi rappelé l'institution judiciaire à son devoir de pédagogie et d'explication de ses décisions, ce qu'a fait également son prédécesseur socialiste.

L'accusation de `justice à deux vitesses´ proférée par les victimes n'en a pas moins trouvé un large écho. L'arrêt de la Cour a coïncidé, il est vrai, avec la condamnation à une peine légère d'un policier lillois auteur d'une meurtrière bavure. Et, au grand dam du Garde des Sceaux, avec la confirmation implicite, dans les rangs chiraquiens, d'une possible amnistie des délits politico-financiers, fût-elle indirecte.

© La Libre Belgique 2002

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