Le nucléaire reste à l'ordre du jour

Dépendance énergétique oblige, la Commission prône un maintient de l'énergie nucléaire.Une voie que certains Etats-membres ont pourtant décidé d'abandonner.Le respect des engagements de Kyoto pèse sur le débat.

Rachel Crivellaro
Le nucléaire reste à l'ordre du jour
©Stasse

L a dépendance actuelle et future de l'Union européenne envers les importations énergétiques est telle qu'il est difficile dans ce contexte d'envisager d'abandonner le nucléaire.´ La commissaire européenne à l'Energie, Loyola De Palacio, a été on ne peut plus clair lors de la présentation du rapport sur le Livre vert de la Commission européenne à propos de la sécurité d'approvisionnement énergétique. Les importations d'énergie représentent aujourd'hui 50pc des besoins globaux de l'UE, `cette dépendance pourrait s'élever à 70pc d'ici 2030 si rien n'est fait d'ici là, dont 90pc pour le seul pétrole´. Il n'empêche, ces derniers jours, un débat houleux agitait le collège des commissaires autour du statut à accorder au nucléaire, alors qu'en la matière la Commission est tenue par un devoir de neutralité (cf. LLB du 22/06).

Kyoto

Finalement, après une semaine de retard, les commissaires ont - bon gré mal gré - accordé leurs violons sur la nécessité d'initier un `large débat sur l'énergie nucléaire et son avenir´. La commissaire à l'Environnement, Margot Wallström, ne cache pas son hostilité à un message qui pourrait être interprété comme un signal de la Commission en faveur du nucléaire. `Par ailleurs, le respect des objectifs de Kyoto n'implique pas qu'il faille augmenter la capacité nucléaire pour que l'Europe respecte ses engagements´, souligne-t-on à son cabinet. Un point de vue que ne partage pas vraiment Loyola De Palacio qui explique que l'énergie nucléaire représente aujourd'hui 35pc de l'électricité produite dans l'UE et permet des économies en termes d'émissions de CO2 de 300 millions de tonnes, soit l'équivalent de la moitié des véhicules en circulation. La commissaire a toutefois rappelé la nécessité d'une politique communautaire stricte en matière de sûreté des centrales ainsi que du traitement et du transport des déchets radioactifs.

In fine, les Etats-membres conserveront le dernier mot puisqu'ils leur appartiennent de décider de leur politique énergétique. Comme l'a fait la Belgique qui - à l'instar de l'Allemagne et de la Suède - a choisi la voie d'un désengagement du nucléaire. Il devrait être remplacé par des centrales conventionnelles et/ou par des unités de production à partir de sources d'énergies renouvelables (comme l'énergie éolienne, par exemple). Excepté en Finlande, il n'y a pas actuellement de projet de construction de nouvelles centrales en Europe.

© La Libre Belgique 2002

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