Le tueur se jette par la fenêtre

Emmanuelle Praet
Le tueur se jette par la fenêtre
©DEMOULIN

Alain Flamée, qui a tué sa belle mère et tenté de tuer sa femme, n'a pas survécu à sa chute du 1er étage du commissariat

ANDERLECHT L'assassin est mort! Hier matin, vers 10h, alors qu'il s'apprêtait à signer les documents destinés à son transfert vers le palais, Alain Flamée, 36 ans, s'est jeté par la fenêtre du commissariat de la police d'Anderlecht! Il a sauté, tête la première. Bien que la fenêtre n'était qu'au premier étage, il n'a pas survécu à ses blessures.
Jeudi, vers 16 h 50, Alain Flamée a tué de sang froid sa belle-mère Géorgine Tordeur, 57 ans, et tenté de tuer sa compagne Patricia Deleener, 28 ans. Ensuite, il avait pris la fuite à bord de sa voiture, une Nissan Primera verte. Il s'est rendu dans un snooker de Vilvorde où il a vidé quelques verres. Vers 00h 30, il a été arrêté alors qu'il se trouvait chez un ami, à Hal. Un ami à qui il n'a rien dit de son geste...

Transféré au commissariat de police d'Anderlecht, rue Victor Rauter, il a été entendu toute la nuit. Il est rapidement passé aux aveux. Le contraire aurait été difficile puisque l'arme du crime, un pistolet Browning, un 22 long, a été retrouvé sous le siège passager de sa voiture. C'est une fois, les aveux signés, qu'il a décidé de sauter par la fenêtre entre-ouverte du premier étage du commissariat.

Un crime bien prémédité...

Alain et Patricia se connaissent depuis trois ans. Mais ils ne vivaient dans leur appartement de l'avenue du Docteur Lemoine, 5, au septième étage, que depuis quelques mois. Ces dernières semaines, l'ambiance n'était plus au beau fixe. Les problèmes financiers sont apparus. Patricia a fait remarquer à Alain qu'il était trop dépensier.

Mais pour Alain, toutes les remarques que lui faisait Patricia n'émanaient pas d'elle. Pour lui, c'était la belle mère la marâtre. Celle qui manipulait sa fille afin qu'elle le quitte. Il y a trois semaines, profitant de l'absence de Géorgine, partie en vacances, Alain est entré chez elle. Il lui a dérobé son arme: un pistolet Browning, 22 long, ainsi que des boîtes de cartouches.

Ensuite, la situation est redevenue calme jusqu'à ce jeudi, vers 14h. Lorsque Patricia et sa maman sont arrivées dans l'appartement avenue docteur Lemoine, Alain était déjà là. Une violente dispute s'est déclarée concernant des broutilles. Cette fois cela en était trop pour Patricia: elle a signifié très clairement à Alain que c'était fini entre eux. Furieux, il est parti.

Vers 16 h 45. Il était de retour. Patricia quelques minutes avant de lui ouvrir la porte avait pourtant pris ses précautions puisqu'elle s'était rendue chez sa voisine de pallier, Catherine, afin de lui dire de ne pas ouvrir à Alain et de ne surtout pas le laisser passer par la terrasse comme il lui était arrivé de le faire par le passé.

Alain n'en a rien fait. Au contraire, il s'est présenté à la porte de l'appartement. Il a sonné car il n'arrivait pas à ouvrit la porte, la clé de Patricia l'en empêchait. Malgré la dispute, elle a ouvert. Alain est entré, il s'est dirigé vers la chambre. Arrivé devant la fenêtre de la terrasse, il s'est retourné, sans dire un mot. A sorti l'arme de la poche de son pantalon et a fait feu en direction de Géorgine, qui regardait tranquillement la télévision, assise dans un fauteuil. Ensuite, il a tiré vers Patricia. Cette dernière, blessée à la gorge et au coude, s'est réfugiée chez sa voisine Catherine.

Alain a profité de ce répit pour prendre la fuite. Après avoir appelé les secours, Patricia a voulu ressortir de l'appartement de la voisine, elle a alors entendu un grand bruit. C'était sa maman qui venait de s'effondrer sur le palier de l'appartement. Les deux balles dans la tête lui ont été fatales.

Tout comme la chute d'Alain hier... Voulait-il se suicider ou fuir. On ne le saura jamais.

© La Dernière Heure 2002


L'assassin avait déjà tenté de se suicider

ANDERLECHT Alain Flamée avait sans doute préparé son coup. Il avait sans nul doute repéré la fenêtre du bureau du commissariat laissée, vu la chaleur, entrouverte. Au moment de signer les papiers officiels, il a violemment poussé le policier qui venait de l'auditionner. Ce dernier a compris ce qu'il se passait. Il a fait l'impossible pour retenir Alain. Mais en vain. Plus déterminer que jamais, l'assassin a plongé tête la première. L'enquêteur qui a travaillé sur ce dossier sans interruption depuis le début, soit 12 h plus tôt, qui a été sur les lieux du crime qui été en planque et qui ensuite a effectué l'audition, n'a rien pu faire.
D'ailleurs, Alain n'était pas à son coup d'essai. Quelques heures plus tôt, alors qu'il était menotté, il avait brisé ses lunettes afin de se couper les veines avec les verres. Mais là, les policiers avaient réussi à l'en empêcher.

En aveux, Alain a sans doute compris qu'il risquait gros. Tuer une femme avec prémédiation, tenter d'éliminer une seconde, ce n'est pas sans conséquence judiciaire. Se suicider devant un policier ne le sera peut-être pas non plus pour le malheureux enquêteur qui n'a pu sauver un assassin!

© La Dernière Heure 2002

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