Le secrétariat fédéral n'en veut plus
Rien ne va plus chez Ecolo. Comme nous le pressentions dans notre précédente édition, le secrétariat fédéral (SF) composé de Philippe Defeyt, de Jacques Bauduin et de Brigitte Ernest, a présenté sa démission collective, vendredi soir, au début des travaux du Conseil de fédération (CF) convoqué de longue date pour évoquer la stratégie électorale du parti
- Publié le 20-06-2002 à 00h00
Rien ne va plus chez Ecolo. Comme nous le pressentions dans notre précédente édition, le secrétariat fédéral (SF) composé de Philippe Defeyt, de Jacques Bauduin et de Brigitte Ernest, a présenté sa démission collective, vendredi soir, au début des travaux du Conseil de fédération (CF) convoqué de longue date pour évoquer la stratégie électorale du parti.
D'emblée, Philippe Defeyt a mis un terme à tout suspense: `Fiers de ce que nous avons accompli comme secrétaires fédéraux, mais conscients des limites de notre action (...) et de la méfiance qu'elle continue à susciter, nous pensons que l'actuelle équipe du SF doit s'effacer´. Et M.Defeyt d'ajouter que lui et ses deux comparses remettrons leur mandat à une assemblée générale d'Ecolo à convoquer `sous huitaine´.
Décidés à ne pas quitter la barre d'Ecolo par la petite porte, les trois secrétaires fédéraux ont soumis au Conseil de fédération (`parlement interne´) trois axes de remobilisation des verts francophones, réclamant un vote `explicite et clair´, le cas échéant dès vendredi soir.
Un: la ligne politique. Au nom du SF démissionnaire, Philippe Defeyt a exigé une réaffirmation des priorités d'Ecolo. `Notre raison d'être, c'est le développement durable´, a-t-il synthétisé. Réaffirmer, par ailleurs, le partenariat privilégié avec Agalev. Enfin, sur les fameuses convergences progressistes, M.Defeyt a affirmé que `dans la clarté, Ecolo et PS peuvent indiquer et expliquer aux citoyens quelques priorités socioéconomiques et démocratiques qu'ils s'engagent à porter ensemble´. Mais pour le reste, a-t-il poursuivi, Kegeljan (futur siège d'Ecolo à Namur) ne sera jamais `une annexe ou la maison de campagne´ du boulevard de l'Empereur (siège du PS). De surcroît, le nouveau SF devra poursuivre les contacts avec les autres partis et mouvements sociaux.
Un SF à trois ne marche pas
Deux: le fonctionnement interne. Le trio Defeyt-Bauduin-Ernst a tiré la leçon du non fonctionnement d'un SF à trois. Il plaide pour la mise en place d'une équipe composée de deux secrétaires fédéraux porte-parole (avec un `primus inter pares´) et d'un secrétaire général chargé, sous la tutelle des deux autres, de `faire tourner la boutique´. Voire l'alternative consistant à seulement deux secrétaires fédéraux, `un homme et une femme´.
Trois: la prochaine campagne électorale. Sur ce point, M.Defeyt s'est contenté de rappeler le dispositif mis en place par le SF actuel.
Le SF élu en 1999 jette donc l'éponge - acte qualifié de `courageux´ par de nombreux délégués présents à Namur - à un an des élections pour laisser la place à une équipe nouvelle, capable d'insuffler un nouvel élan à un parti qui a eu, ces derniers temps, une fâcheuse tendance à se reposer sur ses lauriers.
Qui reprendra le flambeau? Il est exclu que les membres du gouvernement, Isabelle Durant ou Olivier Deleuze, quittent leurs fonctions à un an du scrutin. On évoque une équipe constituée d'un `ancien´ (Marcel Cheron?) et de deux jeunes.
© La Libre Belgique 2002