Clandestins: coopération à l'Est
- Publié le 05-10-2001 à 09h00
Problème numéro 1: les frontières vertes
BUDAPEST Neuf passeurs et 140 clandestins arrêtés. Dressé par le ministre belge de l'Intérieur, Antoine Duquesne, en visite jeudi à Budapest, le bilan encore très provisoire de l'opération High Impact aux futures frontières Est de l'Union européenne est un peu maigre.
Trente pays participent à cette opération de surveillance, menée sur le terrain dans 10 pays de l'Est, tous candidats à l'adhésion à l'Union européenne.
Le bilan paraît donc faible, même si les autorités européennes répètent que l'objectif est d'abord de faire passer un message aux trafiquants et aux populations.
Europol, office européen de police, maître d'oeuvre de High Impact, tire déjà quelques conclusions des premiers résultats. Il apparaît d'abord que les pays candidats sont des pays de transit des clandestins, à une exception près: la Roumanie, dont les nationaux continuent à tenter d'entrer en Europe de l'Ouest.
Autre fait marquant: le principal pays d'entrée des immigrants en UE est l'Autriche, ce qui confirme l'ampleur du trafic sur la route d'Europe centrale. Les clandestins arrêtés avouent trois destinations privilégiées: l'Italie, le Portugal et la France.
Les premiers éléments mettent aussi au jour deux moyens de déplacement privilégiés: soit l'avion, soit à pied... Une bonne partie des passages sont constatés hors des postes-frontières habituels, très surveillés en cette période. Les filières passent par les bois et les champs. Ces frontières vertes, que l'Union européenne veut voir davantage surveillées. Le ministre a précisé que l'UE envisageait au moins une aide financière (permettant notamment l'achat de détecteurs infrarouges).
6.500 policiers mobilisés
La Hongrie participe activement à High Impact. 6.500 policiers sont mobilisés, notamment à l'aéroport principal de Ferihegy, où le ministre Duquesne a découvert les systèmes de détection de faux papiers.
La Hongrie devrait être l'un des premiers pays de l'Est à être admis au sein de l'Union européenne. Depuis jeudi, la police hongroise est déjà intégrée à Europol. Cet accord de coopération, similaire à celui passé avec la Pologne par exemple, prévoit surtout des échanges d'informations sur les réseaux criminels.
Cette clause de sécurité pèsera lourd dans l'examen des candidatures, a prévenu A. Duquesne, au nom de ses collègues européens: `La volonté de nos pays est de renforcer la sécurité au sein de l'Europe. Nous constatons pour l'instant un développement important de la criminalité organisée, avec des groupes structurés qui s'occupent de trafic d'êtres humains, de drogue, de voitures, etc. Nous devons également affronter la menace terroriste. Cette sécurité accrue passe par un renforcement de la coopération policière avec les pays candidats.´