Les militaires belges en Allemagne, c'est fini !
Le Roi Albert II et le président allemand, M. Johannes Rau, participeront vendredi après-midi à une cérémonie près de Cologne pour marquer symboliquement le retour des derniers militaires belges d'Allemagne. Après soixante ans de présence Outre-Rhin, les soldats belges ne sont plus que 2.000 environ --contre 40.000 à l'apogée des FBA, accompagnés par plus de 4.700 civils.
- Publié le 05-06-2002 à 00h00
Le Roi Albert II et le président allemand, M. Johannes Rau, participeront vendredi après-midi à une cérémonie près de Cologne pour marquer symboliquement la fin de la présence militaire belge en Allemagne. Cette dernière ne prendra toutefois fin définitivement qu'en 2005. Les deux chefs d'Etat présideront cette cérémonie d'adieux, qui se déroulera à Spich, la principale garnison des Forces belges en Allemagne (FBA), en présence du ministre de la Défense, M. André Flahaut, et de hauts responsables militaires. Le souverain se rendra également à Cologne-Ossendorf, où il inaugurera une place Roi Baudouin, du nom de son frère et prédécesseur.
L'armée belge tournera ainsi une page de son histoire, même si les ultimes mutations de membres des FBA vers la Belgique n'interviendront que fin 2005.
Plan stratégique
Le retour des derniers militaires belges d'Allemagne --ils ne sont plus que 2.000 environ, contre 40.000 à l'apogée des FBA, accompagnés par plus de 4.700 civils-- marquera la fin de quelque 60 ans de présence Outre-Rhin. Des centaines de milliers de Belges ont fait partie des Forces belges en Allemagne (FBA) à un moment ou l'autre de leur vie, dont de très nombreux miliciens avant la professionnalisation de l'armée.
Le rapatriement des FBA avait été décidé en mai 2000 par le gouvernement, en application de son "plan stratégique" de modernisation de l'armée d'ici 2015. Celui-ci prévoit notamment la dissolution de la 17ème brigade mécanisée, principalement stationnée dans la région de Cologne, afin de compléter les effectifs des deux autres brigades mécanisées et de les rendre ainsi "pleinement opérationnelles".
Les premiers retours ont débuté au début de cette année, avec la dissolution de plusieurs unités. La majorité d'entre eux aura lieu lors des vacances scolaires. Une autre "vague" aura lieu à l'été 2003, selon les plans établis par le ministère de la Défense.
Le rapatriement des militaires faisant partie de l'"arrière-garde" se terminera en 2004, a-t-on expliqué de sources militaires. Quelques militaires resteront cependant stationnés au camp de Vogelsang (près de la frontière belge) jusqu'à sa restitution aux autorités allemandes en 2005. Cette date marquera la fin définitive du plan REFORBEL (REturn of FORces to BELgium) et celle de quelque 60 ans de présence.
Pour quelques millions d'euros
Les premières unités belges étaient arrivées en Allemagne en 1945 avec les armées alliées victorieuses, avant de se muer en troupes d'occupation puis de s'intégrer dans le dispositif de l'OTAN, lors de l'adhésion de la République fédérale d'Allemagne à l'Alliance atlantique, en 1955.
Quelque 450 des 606 familles "mixtes" (dont l'un des conjoints est de nationalité allemande) ont toutefois décidé de rester domiciliées Outre-Rhin --souvent parce que ce conjoint y a un emploi et que les enfants vont à l'école allemande--, en espérant obtenir une affectation dans une garnison en Belgique proche de la frontière.
La Belgique doit au total restituer 2.245 logements, quatre casernes, deux camps d'entraînement, des écoles et trois mess et clubs à l'Etat allemand, avec l'espoir de récupérer, après une évaluation conjointe, quelques millions d'euros pour les investissements effectués dans des installations qui ne lui appartenaient pas.