Rochus tout près de l'exploit
Lorsqu'il était gamin, Olivier Rochus avait aménagé, avec son frère Christophe, un court miniature dans le jardin familial. Il s'y amusait avec des balles en mousse. Sa spécialité de l'époque: les amorties. Il en usait et en abusait, jusqu'au coucher du soleil...
- Publié le 30-05-2002 à 00h00
Lorsqu'il était gamin, Olivier Rochus avait aménagé, avec son frère Christophe, un court miniature dans le jardin familial. Il s'y amusait avec des balles en mousse. Sa spécialité de l'époque: les amorties. Il en usait et en abusait, jusqu'au coucher du soleil...
Hier, sur le court Suzanne Lenglen, devant dix mille spectateurs admiratifs, le jeune Auvelaisien a passé en revue ce même registre. Face, cette fois, au numéro deux mondial, Marat Safin! A la moindre occasion, Rochus régalait la galerie avec sa panoplie diabolique. Et les énormes jambes du Moscovite étaient rarement suffisantes pour répliquer. Le spectacle du petit Namurois (1,65m) jou- ant au chat et à la souris avec le mastodonte russe (1,93m) toucha parfois au surréalisme.
Olivier n'a évidemment rien à se reprocher. Son premier set fut somptueux. Vif, inspiré, concentré, il donna proprement la leçon à l'ancien n°1 mondial, pris de cours sur le court. `Il a un talent incroyable´, admettra, d'ailleurs, Marat Safin.
Baladé d'un bout à l'autre du court, le Moscovite s'efforça de toujours garder la tête froide. Il remporta le deuxième set et signa un break d'entrée dans le troisième. Mais Olivier répliqua aussitôt et, au sommet de son art, s'adjugea le set. `Pour inquiéter un joueur comme cela, il faut que je sois vraiment à mon meilleur niveau. Que je tente des coups difficiles. Je n'ai ni sa taille ni sa puissance. Je ne sers pas des aces. Je dois construire tous mes points...´
Un service percutant
Dos au mur, le Russe parvint à se tirer d'affaire grâce à son expérience et, surtout, à sa stupéfiante force de frappe. `Physiquement, il était plus costaud. Au fil des jeux, j'ai commencé à ressentir une petite fatigue. Lui, au contraire, s'est mis à sortir de très bons premiers services, à plus de 200 kilomètres/heure.´
Olivier est partagé entre la certitude d'avoir livré un très grand match et le sentiment d'être passé à côté d'un incroyable exploit. `J'ai poussé le numéro deux mondial dans ses derniers retranchements. Je ne peux pas être déçu. Mais ç'aurait été encore mieux si je l'avais battu...´
Olivier a toutes les raisons d'être optimiste. Hier, il a définitivement prouvé l'étendue de son talent. `Je peux encore m'améliorer dans beaucoup de secteurs. Mais je crois que je suis sur la bonne voie...´... Mig.T.
© Les Sports 2002