Simenon aux assises!
- Publié le 27-05-2002 à 06h00
La petite-nièce de l'écrivain est accusée du meurtre de son compagnon
BRUXELLES La cour d'assises de Bruxelles-Capitale ouvre ce lundi le procès de Geneviève Simenon, médecin rhumatologue et petite-nièce du célèbre écrivain.
Agée de 42 ans et mère de 4 enfants, la doctoresse devra répondre du meurtre de son compagnon Georges Temperman, un agent immobilier âgé de 55 ans.
Les faits remontent au 27 juin 2000. Ce jour-là, Georges Temperman, pris d'un malaise, demande à Geneviève Simenon de lui faire deux injections de valium. Comme souvent, le couple vient de se disputer et Temperman a sommé Geneviève de chasser sa fille aînée du domicile... Au lieu de la quantité habituelle, Geneviève injecte une grosse dose du valium à son compagnon. Ensuite, elle prend un maillet en bois et frappe sa tête à une quinzaine de reprises...
Le lendemain, elle appelle son ex-mari, médecin également, pour lui annoncer que Georges Temperman est décédé d'une "crise cardiaque". Arrivé sur les lieux, l'homme estime qu'il n'a pas à délivrer un certificat de décès à la veuve et prend congé. Geneviève téléphone alors à Edouard A., ancien amant et médecin également. Celui-ci rédigera un faux document établissant la "mort naturelle" de Georges Temperman...
Grâce à la vigilance de Freddy Hulsmans, agent des pompes funèbres Goossens et ex-policier, le simulacre sera déjoué! Lors des préparatifs d'incinération, Hulsmans est averti par le toiletteur que le cadavre de Temperman présente plusieurs blessures à la tête et a l'oreille gauche presque arrachée...
Plutôt étrange pour une "mort naturelle": l'homme appelle un médecin légiste et avertit ses anciens collègues. Résultat: "l'infarctus massif avec insuffisance coronaire" relève bel et bien de la falsification. L'homicide de Georges Temperman est confirmé!
Au domicile du couple situé à Berchem-Sainte-Agathe, les policiers retrouvent de minuscules traces de sang au plafond de la chambre à coucher. Geneviève Simenon est appréhendée et interrogée. Après bien des dénégations, la petite- nièce de l'écrivain passe finalement aux aveux, le 29 juin 2000. Elle décrira sa relation avec la victime comme tumultueuse durant les six années de leur union. Selon elle, Georges Temperman la maltraitait ainsi que ses trois enfants, nés d'un premier mariage...
Geneviève Simenon a également avoué avoir tenté de camoufler son crime en mort naturelle. De son côté, Edouard A., le médecin qui avait rédigé le faux certificat de décès, sera inculpé pour faux en écriture, mais il sera rapidement libéré. Il expliqua aux autorités qu'il avait été abusé par l'accusée et que, lors du constat médical, il n'avait pu voir le visage du défunt, caché par un drap...
Devant la cour d'assises, Geneviève Simenon devra donc répondre d'homicide sans préméditation. Son procès devrait durer une dizaine de jours pendant lesquels les douze jurés devront examiner si Geneviève Simenon bénéficie de circonstances atténuantes qui expliqueraient son geste meurtrier.