Bush attendu de pied ferme

P. D.-D.

George Bush a entamé mercredi soir sa tournée européenne

BERLIN Le président George W. Bush a entamé mercredi soir à Berlin une tournée de six jours sur le Vieux continent qui lui permettra de prendre le pouls de ses principaux alliés européens - l’Allemagne, la France et l’Italie - et de resserrer les liens et la coopération entre les Etats-Unis et la Russie, que ce soit lors d’une visite à Moscou à partir de cet après midi ou lors du sommet entre l’Otan et la Russie mardi prochain à Rome.
"Je me réjouis de ce voyage. Je suis honoré de représenter la plus grande nation sur la terre dans les capitales d’Europe et je me réjouis d’en rendre compte ensuite au peuple américain", a-t-il assuré dans un communiqué publié avant son départ de Washington.

S’entretenant mardi avec des journalistes européens à propos de ce voyage, le président américain avait indiqué qu’il se rendait en Europe très optimiste "sur nos relations et sur notre capacité à travailler ensemble pour résoudre nos problèmes".
Tous ne voient toutefois pas cette visite d’un angle aussi favorable. Plusieurs milliers de manifestants se sont ainsi réunis mercredi soir dans la capitale allemande à l’appel de L’Axe de la Paix, un collectif d’associations anti-mondialistes, pacifistes et écologistes. Les manifestations se poursuivront ce jeudi. D’autres sont prévues dimanche en France pour dénoncer "la politique de George Bush de domination du monde, sa logique de guerre, son hégémonie économique et le non-respect des règles environnementales".
La contestation ne se limite pas aux seules associations anti-mondialistes. Les récriminations émanent également des milieux politiques, qui n’apprécient pas outre mesure le cavalier seul des Etats-Unis dans les domaines économiques ou diplomatiques.

La mise en place de taxes sur les importations d’acier et les subventions accordées à l’agriculture américaine ainsi que la politique étrangère de Washington font en particulier grincer bien des dents dans les chancelleries européennes.
Peter Struck, le chef du groupe parlementaire du SPD, la formation du chancelier Gerhard Schrœder, a déjà prévenu qu’il entendait tancer George W. Bush sur sa politique vis-à-vis de l’Irak lors de sa visite au Bundestag, et ce au moment où de nombreux Européens redoutent que les Etats-Unis déclenchent une nouvelle entreprise militaire pour renverser Saddam Hussein.
Bref, George W. Bush sera certes accueilli en ami sur le vieux continent. Ce qui n’empêchera pas certains de lui décocher quelques solides vérités.


Asperges et eau plate

BERLIN George W. Bush et Gerhard Schröder devaient dîner hier soir dans un café-restaurant littéraire, juste à côté de la porte de Brandebourg, au coeur de Berlin, à l'emplacement du mur qui a divisé la ville.
Pour l'occasion, la porte de Brandebourg, actuellement en rénovation, a été recouverte d'une photo la représentant avec en arrière-fond la Maison-Blanche.
Au fronton, l'inscription en anglais The world's getting closer (Le monde se rapproche), slogan publicitaire de l'opérateur allemand Deutsche Telekom, qui finance en partie les travaux.
Le très touristique café-restaurant Theodor Tucher, dont les murs sont recouverts de livres, organise régulièrement des lectures. Il se trouve en face de l'emplacement de la future ambassade US et à deux pas du luxueux hôtel Adlon, où le président doit dormir avec son épouse Laura.
Le chef cuisinier du café-restaurant, Detlef Haupt, qui a été notamment formé par le Français Paul Bocuse, privilégie les plats berlinois. Sa proposition de menu: des asperges gratinées sur un lit de pissenlits et de parmesan, une potée d'écrevisses et un gratin de crème citronnée.
Pour arroser ce repas, selon le quotidien populaire Bild, de l'eau plate pour George W. Bush et de la bière ou du vin rouge californien pour Gerhard Schröder.
La Maison-Blanche a par ailleurs donné des consignes vestimentaires aux journalistes couvrant la tournée du président, leur interdisant notamment de porter un short lors du sommet de l'Otan à Rome. Des responsables ont toutefois précisé que ce code vestimentaire résultait de demandes des journalistes, dont certains s'étaient déjà vu refuser l'accès à certaines réunions lors d'autres voyages.

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