Vol spectaculaire d'armes de guerre

J.-P. P.
Vol spectaculaire d'armes de guerre
©Belga

Une caserne à Thuin dévalisée par des malfrats qui emportent 130 fusils d'assaut et 14 GP

THUIN Durant la nuit de mardi à mercredi, le site militaire du Gibet à Thuin, a été victime d'un important vol d'armes. Les deux veilleurs de nuit ont été pris en otage par les malfrats qui ont emporté plus d'une centaine d'armes et quelques munitions sans faire de blessé.
Les malfrats, au nombre de trois, se sont introduits dans le site vers 0 h 10, heure à laquelle ils ont cisaillé la clôture en fil de fer barbelé à l'arrière de l'enceinte.

Une fois dans la caserne, ils ont attendu la fin du tour de garde des veilleurs de nuit. Ensuite, ils ont surpris le dernier veilleur en train de déambuler dans la caserne. Ils l'ont menacé de leurs armes, des pistolets GP et des fusils à pompe. Ils ont ligoté ce premier veilleur à l'aide de liens en plastique. Puis, ils l'ont emmené au corps de garde où se trouvait le deuxième veilleur, lui aussi capturé. L'un des malfrats est resté sur place pour les tenir en respect.
Les malfrats étaient très agressifs. Ils n'ont pas frappé les deux soldats mais ils voulaient absolument connaître l'emplacement du dépôt d'armes. Les deux veilleurs de nuit, violemment menacés, n'ont eu d'autre choix que de révéler le lieu.
Deux malfrats équipés d'une disqueuse sont partis vers l'endroit. Ils ont pénétré dans le bâtiment qui abritait le stock d'armes et se sont dirigés vers la porte blindée qui protège ce dernier. Ils ont réussi à découper une première couche de blindage de la porte. Il en restait une deuxième. Mais ils ont abandonné le projet, vu l'heure tardive.
Déterminés à se faire ouvrir cette porte, les deux truands sont repartis vers le corps de garde. Ils ont demandé aux deux sentinelles de leur donner les clefs de la réserve d'armes.

Les deux hommes partis avec plusieurs clefs sont rapidement revenus car ils ne connaissaient pas le mode d'ouverture. Les deux otages ont donc dû les accompagner et les guider. Les malfrats n'ont pas tout emporté. Selon certains chiffres, 130 fusils d'assaut, des FNC 5.56, et 14 pistolets GP, toutes des armes belges, auraient été emmenées.
Pour l'instant, le montant du butin est indéterminé. Un fusil d'assaut FNC se revendrait à plus de 200 € au marché noir. Les malfrats ont chargé la cargaison dans la voiture d'un des gardes et sont partis dans une direction inconnue.
Une instruction est ouverte et l'enquête est menée par l'auditorat de l'armée et la police locale.


"On ne savait pas ce qui était stocké"

THUIN Du côté des autorités communales, c'était hier la consternation. D'abord parce que personne, à l'administration, ne se doutait du contenu de cette caserne. `La Grande Muette ne nous a jamais dévoilé ce qui se trouvait dans cette caserne, annonce Paul Furlan, bourgmestre de Thuin. On ne savait pas ce qui y était stocké.´
Mais aussi parce que c'est réellement la première fois que Thuin est bouleversée par un acte de grand banditisme. `Notre problème principal ici, c'est le vandalisme, les vols, des troubles de voisinage mais un événement de cette taille et de cette violence, c'est vraiment très rare dans notre entité.´ Le chef de zone, Alain Bal a même coutume de dire que cette Zip peut être comparée au sud de la province du Luxembourg. ` Thuin est une souricière. Elle est à l'écart des grands axes routiers et il faut un quart d'heure pour quitter la ville. Il est vrai que nous sommes isolés mais en même temps, cela nous protège énormément´. Les deux taux de criminalité sont en effet très semblables. Dans quelques jours, une réunion de coordination et de sécurité doit se tenir entre les bourgmestres de la zone de police Germinal et le chef de zone, Alain Bal. `Mais il ne fait aucun doute que cette réunion sera influencée par les événements de la nuit dernière´, ajoute le bourgmestre.
Le site du Gibet à Thuin occupé par la 100e compagnie de ravitaillement depuis 1995 connaît une bien triste fin. Les bâtiments devenus vétustes, le ministère de la Défense nationale a préféré le fermer. Les soldats partiront à Baronville près de Beauraing. Le départ a lieu en septembre. Mais un site militaire attaqué par trois malfrats. Ça étonne. Explications du commandant Levenbergh : `Une centaine de personnes travaillent sur le site en journée. La nuit, deux gardes et un chien effectuent une ronde. Toutes les mesures de sécurité ont été prises. Aussi, les munitions ne sont pas stockées avec les armes. Quant à un renforcement éventuel du nombre de veilleurs, c'est l'état-major qui décide´.

M. I. G. et J.-P. P.

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