Gares sous contrôle

En juin, une table ronde sur la sécurité des espaces ferroviaires était organisée.Nous évoquons les grandes pistes qui s'en dégagent.Principale mesure: l'installation d'une permanence policière dans les 10 gares les plus sensibles.

Nicole Burette
Gares sous contrôle
©La Libre Belgique

Les chemins de fer n'échappent pas au phénomène de montée de la violence ou des actes de déprédation (voir ci-contre). La SNCB tente de développer des initiatives pour le contrer mais ne peut le faire seule. En juin dernier, le ministre de l'Intérieur Antoine Duquesne organisait une table ronde sur cette problématique. Autour de celle-ci: des responsables de la SNCB, de la police fédérale, des polices locales, du secrétariat permanent de prévention du ministère de l'Intérieur (SPP) et de la police générale du Royaume. Objectif: élaborer une politique globale de sécurisation des trains et espaces ferroviaires (voies, quais, gares et environs). En primeur, nous livrons ici le panorama des mesures envisagées (voire déjà lancées) par le ministre de l'Intérieur suite à cette réflexion.

1 Les 10 gares les plus sensibles vont bénéficier d'une permanence de la police fédérale: Bruxelles-Midi et Nord, Bruges, Gand, Louvain, Anvers, Liège, Mons, Namur et Charleroi (sélectionnées sur base du flux de voyageurs, du trafic international, des phénomènes criminels supra-locaux...).

2 Collaboration polices fédérale et locales. Le ministre de l'Intérieur vient de terminer la 2e circulaire précisant le rôle des polices fédérale (responsable des quais, des voies et des trains) et locales (gares et quartiers). `Et je veux que les protocoles de collaboration soient signés pour juin au plus tard´, assène-t-il, se référant aux réticences de certains bourgmestres, qui se plaignent de l'accumulation des tâches s'abattant sur les polices communales (voir l'avis du maïeur d'Anderlecht).

3 Renforcement de la police des chemins de fer. Septante policiers vont venir grossir l'effectif actuel (242 personnes).

4 Lignes à risques. La police fédérale est chargée de recouper les statistiques de la SNCB en matière de lignes à risques. Il s'agira ensuite de renforcer leur surveillance.

5 Prévention. De la table ronde a également émergé un substantiel volet `prévention´ que le SPP (qui dispose d'un budget annuel de 42,14 millions d'euros) vient de synthétiser: 1. Adaptation au rail de la campagne `Cool, moins de violence´, illustrée par Kroll et destinée aux jeunes; 2. Formation à la `multiculturalité´ et à la toxicomanie proposée aux accompagnateurs et guichetiers; 3. Sensibilisation du public aux vols à la tire et de vélos; 4. Impression de slogans invitant à la prudence sur les billets (à négocier avec la SNCB). D'autres chantiers sont sur la table: distribution de dépliants sur les services d'aide aux victimes, actions de sensibilisation aux `incivilités´ (graffitis, détérioration du mobilier...), mise sur pied de trains forums, espaces livrés à l'expression des jeunes, sondages sur la qualité du service...

6 Des chiens patrouilleurs. Le ministre de l'Intérieur a décidé par ailleurs d'élargir le champ d'action du service de gardiennage interne (normalement confiné aux lieux non publics depuis la réforme des polices qui leur a enlevé le titre de policier) : les 292 agents de B-Security sont désormais autorisés à travailler dans les gares, les trains et sur les quais et, depuis peu, à patrouiller avec des chiens, muselés. Enfin, Antoine Duquesne demandera à la SNCB de généraliser dans ses gares et passages à risques des boutons d'alarme, connectés au service de sécurité.

© La Libre Belgique 2002

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