Daewoo retrouve son allié américain

Le géant américain General Motors a repris le constructeur de voitures sud-coréen Daewoo en signant un accord qui doit l'aider à confirmer sa domination mondiale. Le contrat marque un retour triomphal de GM en Corée dix ans après sa rupture d'avec Daewoo, son allié de l'époque.

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Daewoo retrouve son allié américain
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Le géant américain General Motors a repris le constructeur de voitures sud-coréen Daewoo en signant un accord qui doit l'aider à confirmer sa domination mondiale.

En Corée même, le contrat renforce la concurrence internationale sur le septième marché automobile du globe et achève une restructuration promise après la crise asiatique de la fin des années 1990.

L'accord a été signé mardi à Séoul par le président de GM John Smith et le gouverneur du principal créancier de Daewoo, la Korea Development Bank(KDB), Jung Keun-Yong, après deux ans de négociations difficiles avec le fabriquant sud-coréen en faillite avec 17,5 milliards de dollars de dettes.

Le contrat marque un retour triomphal de GM en Corée dix ans après sa rupture d'avec Daewoo, son allié de l'époque. La société s'était lancée dans une expansion inconsidèrée et l'ensemble du groupe Daewoo a sombré en 1999 sous 80 milliards de dollars de dettes.

L'accord prévoit que GM controle 42% de la nouvelle société: GM Daewoo Motor and Technology Co., les créanciers de Daewoo 33% et des partenaires de GM les 25% restants. L'alliance est financée par une injection de capital de 400 millions de dollars venant de GM et ses partenaires, plus près de 200 millions apportés par les créanciers de Daewoo. Ceux-ci reçoivent de leur coté 1,2 milliard de part du capital en actions.

L'accord qui a provoqué quelques protestations de dernière minute de salariés de la branche commerciale de Daewoo, exclue de la reprise, introduit une véritable concurrence sur le marché sud-coréen autrefois très fermé. "Le marché intérieur comprend maintenant de grandes marques internationales, ce qui signifie la fin de la domination de Hyundai sur des concurrents en faillite", estime un analyste de Hyundai Securities, Kim Hak-Ju.

Le deal GM-Daewoo marque aussi l'achèvement du projet du gouvernement du président Kim Dae-Jung de restructurer le secteur automobile victime de la crise financière de 1997-98.

Jadis numéro deux en Corée du sud, Daewoo espère retrouver rapidement sa compétitivité pour affronter ses deux principaux concurrents locaux, Hyundai et la branche automobile de Samsung reprise par le français Renault. GM pense pouvoir générer des ventes annuelles de 5 milliards de dollars grace à sa nouvelle entité. Les ventes de Daewoo ont atteint l'an dernier 3,53 milliards. Les analystes estiment que Daewoo va porter sa part du marché intérieur de 12% à 26% d'ici 2005 et défier Hyundai qui, avec sa filiale Kia Motors, en détient plus de 70%.

Sur les 27 unités de commercialisation dans 27 pays et 15 usines de production de Daewoo dans 12 pays, GM ne reprend que deux usines de Corée du Sud et celle du Vietnam, ainsi que neuf filiales de vente essentiellement en Europe de l'ouest, plus la partie pièces détachées située aux Pays-Bas.

La société américaine a refusé d'acheter la principale unité de production de Bupyong, près de Séoul, jugée obsolète. Plusieurs unités de production à l'étranger non reprises vont cependant être maintenues à flot pendant un certain temps, a affirmé GM.

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