Israël maintient son veto mais libère des palestiniens

Israël a autorisé mardi vingt-six Palestiniens à sortir de l'église de la Nativité à Bethléem, mais a continué à s'opposer à la venue d'une mission de l'ONU chargée de faire la lumière sur ce qui s'est passé dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine.

AFP
Israël maintient son veto mais libère des palestiniens
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Israël a autorisé mardi vingt-six Palestiniens à sortir de l'église de la Nativité à Bethléem, mais a continué à s'opposer à la venue d'une mission de l'ONU chargée de faire la lumière sur ce qui s'est passé dans le camp de réfugiés palestiniens de Jénine.

Prenant acte du refus israélien, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a préconisé de son côté que cette équipe soit démantelée.

Parallèlement, les discussions entre experts américains et britanniques d'une part, responsables palestiniens de l'autre se poursuivaient mardi vers minuit (21h00 GMT) pour tenter d'appliquer dès que possible une proposition américaine qui doit permettre de lever le siège que l'armée israélienne impose au président palestinien Yasser Arafat à Ramallah.

Israéliens et Palestiniens ont accepté cette proposition prévoyant que l'armée se retire à condition que six hommes recherchés par Israël et qui ont trouvé refuge dans le quartier général de M. Arafat soient emprisonnés, sous contrôle américain et britannique, à Jéricho (Cisjordanie).

Un tribunal palestinien de fortune réuni dans le QG de M. Arafat a condamné la semaine précédente quatre de ces six hommes à la prison pour l'assassinat d'un ministre israélien en octobre 2001.

De son côté, l'armée israélienne a annoncé avoir entamé l'évacuation de la ville autonome palestinienne de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, qu'elle avait réoccupée lundi matin.

L'armée, qui arrêté plusieurs dizaines de personnes à Hébron, a annoncé y avoir capturé dans la soirée un "terroriste" Palestinien membre d'un groupe armée du Fatah (le mouvement de M. Arafat).

Selon la radio militaire israélienne, le retrait devrait être achevé dans la nuit de mardi à mercredi, mais l'armée restera déployée aux abords de la ville.

Pour le lieutenant-colonel Olivier Rafowicz, porte-parole de l'armée israélienne, entre 180 et 200 Palestiniens, dont environ 40 "terroristes", restaient enfermés à l'intérieur de l'église de la Nativité, après la sortie des vingt-six de mardi.

Ces derniers sont sortis de l'édifice un par un, escortés par un prêtre, et ont été fouillés par les soldats avant de prendre place dans un bus qui les a emmenés dans une base militaire pour y être interrogés.

Selon le colonel Rafowicz, "aucun d'entre eux n'est recherché par Israël pour des faits de terrorisme" et ils devraient donc être relâchés.

Le porte-parole de l'armée a cependant nié que ce départ fût le prélude à la fin du siège de la basilique, qui dure depuis le 2 avril.

Pour sa part, le pape Jean Paul II a décidé d'envoyer en mission spéciale à Jérusalem l'un de ses proches, le cardinal français Roger Etchegaray, attendu mercredi dans la Ville sainte, où il devait rester au moins jusqu'à dimanche, pour essayer de contribuer à résoudre la crise de Bethléem.

A Jérusalem, le cabinet de sécurité israélien a confirmé son refus de voir une mission de l'ONU se rendre dans le camp de réfugiés de Jénine pour y "établir les faits".

Le gouvernement d'Ariel Sharon veut notamment pouvoir choisir les soldats et officiers qui témoigneraient devant cette mission et exige que leurs témoignages ne puissent donner lieu à des poursuites pénales.

A l'ONU, Kiéran Prendergast, secrétaire général adjoint chargé des Affaires politiques a déclaré que M. Annan le secrétaire-général avait préconisé "le démantèlement de l'équipe" qui s'apprêtait à se rendre à Jénine, "Vu qu'il apparaît, à la lumière des déclarations faites aujourd'hui par Israël (...) que les difficultés dans le déploiement" de cette équipe "ne seront pas résolues prochainement".

Après cette annonce, le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a exhorté M. Annan à envoyer cette mission "car, a-t-il dit, il y a eu des crimes israéliens et un terrorisme d'Etat contre notre peuple".

Les Palestiniens accusent l'armée israélienne d'avoir perpétué un "massacre" dans le camp de Jénine, où des combats acharnés ont opposé soldats israéliens et combattants palestiniens entre le 3 et le 12 avril, et parlent de centaines de morts, mais Israël rejette catégoriquement ces accusations.

Dans la bande de Gaza, une fillette palestinienne de deux ans a été tuée dans la nuit par les éclats d'un obus de char, selon le directeur d'un hôpital palestinien.

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