''Le jihad se poursuivra sans moi''
- Publié le 28-09-2001 à 13h00
Oussama Ben Laden aurait accordé une interview, sous forme de questions-réponses à un journal pakistanais.
KARACHI Le quotidien Ummat, un journal ouvertement pro-taliban, a publié ce vendredi matin à Karachi des propos attribués au milliardaire saoudien. Le journal aurait envoyé un questionnaire à Oussama Ben Laden via des dirigeants influents des talibans.
Dans ses réponses, Ben Laden nie toute implication dans les attentats du 11 septembre et prévient les pays occidentaux que la guerre sainte qu'il mène continuera, même s'il venait à disparaître. Voici quelques extraits.
Êtes-vous impliqué dans les attentats du 11 septembre ?
"En tant que musulman, je ne mentirai pas. Je n'étais ni au courant de ces attaques ni ne soutiendrais des tueries d'hommes, de femmes et d'enfants innocents"
Le gel des avoirs financiers de votre organisation aura-t-elle un incidence sur vos activités ?
"Cette mesure n'aura aucun impact. Il n'y aura aucune différence. Grâce à Dieu, Al-Qaida (Ndlr: son organisation) a plus de trois réseaux de financement différents. Il est géré à travers le monde par des jeunes d'un très bon niveau d'éducation. Nous n'avons pas quelques centaines, ni quelques milliers, mais plutôt des centaines de milliers de jeunes ayant ce profil et qui sont tou à fait au courant de toutes ces choses et connaissent les solutions de remplacement"
Votre organisation vous survivra-t-elle ?
"Le jihad se poursuivra, ce n'est pas un problème d'Oussama ou d'Islam. Il y a des endroits du monde où des organisations jihadi (Ndlr: des combattants musulmans) sont actives: de Kaboul en Tchétchénie, en passant par la Palestine, la Bosnie, le Soudan, la Birmanie, la Cachemire et beaucoup d'autres pays. Le jihad se poursuivra même si je ne suis plus là..."
Il est évidemment difficile de confirmer la pérennité de ces propos. Il se pourrait que cela ne soit qu'un tentative de plus de déstabiliser une opinion pakistanaise tiraillée entre soutien aux taliban et à Ben Laden et confiance dans la politique pro-américaine du président Musharraf.