La CSC veut l'impôt sur la fortune
Deux longues heures d'un débat bien préparé hier dans la salle du `Parlement de la CSC´. Et des questions de fond sur la fiscalité belge auxquelles le ministre des Finances Didier Reynders en personne a accepté de répondre avant de se faire remettre une pétition en faveur de l'instauration d'un impôt sur la fortune
- Publié le 09-04-2002 à 00h00
Deux longues heures d'un débat bien préparé hier dans la salle du `Parlement de la CSC´. Et des questions de fond sur la fiscalité belge auxquelles le ministre des Finances Didier Reynders en personne a accepté de répondre avant de se faire remettre une pétition en faveur de l'instauration d'un impôt sur la fortune. Il s'agit, l'on s'en doute, d'une nouvelle péripétie consécutive à l'adoption il y a quelques semaines de la réforme de l'impôt des sociétés (ISOC). Reste que le principe d'une taxation des fortunes fait rêver une bonne partie des Belges - ceux qui n'y seraient pas soumis probablement - et que la CSC a réussi à récolter pas moins de 117 545 signatures favorables.
Que pense le ministre de l'instauration d'une telle taxe, comme de l'hypothèse d'une mise en place d'une taxe Tobin sur les flux financiers liés à la spéculation ou de celle d'une taxe sur les plus-values boursières? `On peut tout taxer, et je ne suis pas contre le principe de l'établissement d'une taxe. Mais il faut en l'espèce adopter une attitude à l'échelle européenne et mener à terme l'harmonisation fiscale dans la zone euro´. Dans le détail, Didier Reynders repousse l'idée d'une taxe Tobin `que ne serait qu'un alibi destiné à repousser le principe d'une augmentation du budget de l'Etat destiné à favoriser les pays en voie de développement´. Les plus-values boursières? `On ne peut évoquer leur taxation que si l'on songe à la déduction des moins-values boursières...´. Enfin, à propos de l'impôt sur la fortune, Reynders estime qu'il faut tenir compte de l'existence des droits de successions et d'autres impôts sur les éléments constitutifs du patrimoine des Belges. Reste à considérer l'argumentation de la CSC qui a conduit quelques-uns des 250 militants et permanents présents hier à poser des questions sur la réalité d'une Belgique considérée comme un paradis fiscal au sein de l'Union européenne. Quid de l'exode de réfugiés fiscaux français attirés par les conditions fiscales intéressantes dans notre pays? `Dans chaque pays, on compte deux ou trois particularités fiscales attractives par rapport à ce qui se fait à l'étranger´, a répondu laconiquement Didier Reynders. Est-il contre une taxation des plus nantis? `Il faut savoir que la modification de l'impôt des personnes physiques (IPP) a permis de réduire l'impôt payé par chaque contribuable, quel que soit son état de fortune. Mais il faut savoir qu'actuellement, l'échelle de progressivité de l'impôt s'est fortement élargie. Auparavant, elle allait de 0 à 55 pc, elle va aujourd'hui de - 16 pc à 50 pc´.
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