Encore un espoir de courte durée
Le bureau du Premier ministre israélien Ariel Sharon a démenti samedi soir la tenue dimanche d'une rencontre avec des Palestiniens, sous égide américaine, en vue d'une déclaration de cessez-le-feu.
- Publié le 15-03-2002 à 00h00
Le bureau du Premier ministre israélien Ariel Sharon a démenti samedi soir la tenue dimanche d'une rencontre avec des Palestiniens, sous égide américaine, en vue d'une déclaration de cessez-le-feu.
"Contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias ce soir, le bureau du Premier ministre clarifie qu'aucune décision n'a été prise pour la tenue d'une rencontre demain (dimanche)", selon un communiqué officiel.
"A la fin de la réunion, il a été clarifié que le général Zinni poursuivrait ses contacts avec les deux parties sur les prochaines étapes", ajoute le texte en référence à l'émissaire américain au Proche-Orient Anthony Zinni.
A l'issue d'entretiens samedi soir entre M. Zinni et M. Sharon, un porte-parole du Premier ministre israélien avait annoncé pour dimanche à l'AFP une rencontre israélo-palestinienne sous médiation américaine en vue d'une déclaration de cessez-le-feu.
Mais les Palestiniens avaient posé comme condition à une telle rencontre un retrait israélien de toutes les zones autonomes.
MM. Sharon et Zinni se sont rencontrés vers 20H00 locales (18H00 GMT) dans le ranch de M. Sharon dans le désert du Néguev, dans le sud d'Israël, avait annoncé un porte-parole du Premier ministre.
L'émissaire américain avait rencontré auparavant de hauts responsables palestiniens à Ramallah, où il s'était entretenu vendredi avec M. Arafat.
L'armée israélienne s'est retirée vendredi de Ramallah et de plusieurs autres centre urbains palestiniens, mais elle continuait, samedi, de les encercler.
"Les discussions politiques avec les Israéliens doivent se tenir avant ou en même temps que des discussions sécuritaires", a déclaré de son côté Nabil Abou Roudeina, conseiller du président palestinien Yasser Arafat.
En cas de telles discussions politico-sécuritaires, la délégation israélienne devrait être dirigée par le ministre des Affaires étrangères Shimon Peres, selon la radio israélienne.
Par ailleurs, l'envoyé russe pour le Proche-Orient, Andreï Vdovine, a entamé en soirée des entretiens à Ramallah avec M. Arafat.
Sur le plan diplomatique arabe, des pays arabes tentent de formuler un texte écrit portant sur l'initiative de paix saoudienne pour son approbation par le sommet arabe, fin mars à Beyrouth, a-t-on appris de source diplomatique arabe à Amman.
"Le but est de formuler les idées saoudiennes dans un document simple et clair qui constitue un message de paix à la communauté internationale et israélienne, sans abandonner aucun des droits arabes", selon cette source.
Sur le terrain, la journée de samedi a été marquée par une accalmie relative, après une nuit de calme dans les territoires palestiniens, la première "depuis plusieurs semaines", selon l'armée israélienne.
Néanmoins, un civil palestinien a été tué par des tirs israéliens à Hébron (sud de la Cisjordanie), alors qu'il circulait en voiture dans un secteur sous contrôle sécuritaire israélien placé sous couvre-feu.
Un autre Palestinien, blessé dans la vague de violence sans précédent qui avait commencé le 28 février, a succombé dans la bande de Gaza.
Ces morts ont porté le nombre de personnes tuées depuis le début de l'Intifada en septembre 2000 à 1.541, dont 1.193 Palestiniens et 343 Israéliens.
A Netanya, au nord de Tel-Aviv, une Palestinienne âgée de 17 ans a été arrêtée alors qu'elle tentait de s'emparer de l'arme d'un gardien israélien dans le but de perpétrer une attaque dans un centre commercial, selon la radio militaire.
Le 9 mars, deux Israéliens avaient été tués à Netanya lors d'une attaque à l'arme automatique et à la grenade, perpétrée par deux Palestiniens qui avaient été tués.
Dans une interview au quotidien français le Figaro, le roi Abdallah II de Jordanie a estimé que la sécurité d'Israël dépendait de l'ensemble du monde arabe et que l'Etat hébreu devait chercher à s'intégrer au Proche-Orient.
"L'intégration d'Israël dans la région est une nécessité incontournable," a-t-il affirmé.