L'Opep dans l'embarras
- Publié le 25-09-2001 à 19h00
- Mis à jour le 25-09-2001 à 00h00
La réunion des ministres du Pétrole du cartel ne pourra faire l'impasse sur le contexte international
VIENNE Le contexte international tendu après les attentats aux Etats-Unis plane sur la réunion de l'Opep, mettant dans l'embarras une organisation voulant apparaître comme responsable et soucieuse de la seule stabilité des prix.
Mercredi, les ministres du Pétrole du cartel doivent se réunir à Vienne pour discuter, comme à l'accoutumée, de l'évolution des cours sur les marchés et de l'état de la demande de pétrole dans le monde.
Si jusqu'à présent ils ont pu éviter d'être mêlés, par exemple, au regain de tension au Proche-Orient, il leur sera cette fois difficile de faire abstraction du nouvel environnement politique international après les attentats dévastateurs du 11 septembre à New York et Washington et leurs répercussions économiques.
Sur onze membres, le cartel compte en son sein dix pays musulmans ou à forte composante musulmane, parmi lesquels l'Irak, la Libye et l'Iran qui sont dans la ligne de mire des Etats-Unis, Washington les soupçonnant de soutenir le terrorisme international.
Tous les pays du cartel, à l'exception notable de l'Irak, ont condamné les attentats aux Etats-Unis, certains comme la Libye assurant même Washington de leur soutien contre le régime des taliban en Afghanistan, qui abrite Oussama ben Laden.
Leurs pays étroitement impliqués dans la crise actuelle qui secoue la planète, les ministres de l'Opep s'efforcent encore cette fois-ci de faire comme à l'accoutumée: ignorer l'extérieur. A leur arrivée à Vienne, des ministres du cartel, à commencer par le Libyen Ahmed Abdoulkarim Ahmed ou encore le Saoudien Ali al-Nouaïmi se sont refusés à tout commentaire qui ne relèverait pas du secteur pétrolier.
C'est que l'Opep veut absolument convaincre de son professionnalisme. Pour rassurer les marchés et ses clients, et donc garantir la stabilité de ses propres revenus, une obsession après la crise financière asiatique et la chute historique des cours du brut de 1998/1999.