Les élections prolongées d'un jour
La justice a ordonné dimanche soir la prolongation de 24 h de la présidentielle dans l'ensemble du Zimbabwe pour permettre à des milliers d'électeurs d'Harare et de ses banlieues de pouvoir voter à un scrutin qui s'est globalement déroulé dans le calme et a enregistré une forte participation.
- Publié le 09-03-2002 à 00h00
Cette élection, qui met aux prises le président sortant Robert Mugabe, au pouvoir depuis 22 ans, au chef de l'opposition Morgan Tsvangirai, a débuté samedi à 05h00 GMT (O7h00 locales) et devait se clore à 17h00 GMT dimanche. Mais suite à une demande du parti de M. Tsvangirai, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), la Haute cour de justice a ordonné sa prolongation, selon l'un des avocats du MDC, Me Eric Matinenga. L'arrêt de la Haute cour fait suite à une demande du MDC déposée dimanche matin au lendemain d'une première journée de scrutin marquée par une situation chaotique à Harare et ses banlieues où de longues files d'attente d'électeurs s'étaient formées devant les bureaux de vote dès leur ouverture. Le MDC accuse le pouvoir d'avoir délibérément freiné le vote dans les banlieues urbaines densément peuplées, plutôt favorables à Morgan Tsvangirai, contrairement aux campagnes, considérées comme généralement partisanes de Robert Mugabe.
Dimanche soir, de longues files étaient encore visibles dans de nombreux bureaux qui sont restés ouverts après l'heure prévue de fermeture. C'était le cas dans le quartier populaire de Warren Park où quelque 1500 personnes, présentes depuis des heures devant le bureau de vote, attendaient encore de pouvoir voter après 19 heures. Dans la banlieue de Mbare, au sud d'Harare, ce sont encore environ 2000 personnes qui attendaient leur tour pour entrer dans les bureaux de vote.
Interrogés par la télévision nationale ZBC, des responsables de l'organisation de l'élection ont affirmé qu'ils ne voyaient pas la nécessité de prolonger le scrutin, le vote étant selon eux terminé dans presque tout le pays, à l'exception d'Harare et sa banlieue de Chitungwiza. Dans ces deux villes, ont-ils affirmé, des électeurs attendaient encore devant une "dizaine" de bureaux.
DES L'AUBE
Dès l'aube samedi, des milliers de citoyens s'étaient massés devant les bureaux de vote, formant de longues files d'attente à Harare et ses banlieues, à Bulawayo (sud-ouest), Marondera et Bindura (nord) qui se sont prolongées tout au long du week-end, principalement dans la capitale. Dans plusieurs banlieues d'Harare, la police était violemment intervenue samedi pour "calmer" des électeurs impatients de voter et excédés par de vaines heures d'attente, faisant au moins 12 blessés.
Dans la deuxième ville du pays, Bulawayo, les opérations de vote se sont déroulées normalement dimanche, les longues files d'attente de la veille, similaires à celles d'Harare, ayant pratiquement disparu.
Des observateurs indépendants, ainsi que certains étrangers, ont, comme le MDC, estimé qu'une prolongation du scrutin était nécessaire pour éviter des violences.
Selon les responsables électoraux, plus de la moitié des 5,6 millions d'électeurs inscrits avaient voté dimanche midi. (AFP)
© La Libre Belgique 2002