Wezembeek-Oppem: la porte étroite
Un problème de cet ordre ne mérite pas une crise gouvernementale, pour autant que les principes soient respectés. Celui qui parle de la sorte n'est autre que François van Hoobrouck, bourgmestre libéral de Wezembeek-Oppem.
- Publié le 07-03-2002 à 00h00
Un problème de cet ordre ne mérite pas une crise gouvernementale, pour autant que les principes soient respectés. Celui qui parle de la sorte n'est autre que François van Hoobrouck, bourgmestre libéral de Wezembeek-Oppem.
Or, les tensions communautaires relatives à la taxe environnementale de 1998 et la menace flamande d'envoyer un commissaire spécial dans la commune sont en train de sérieusement empoisonner l'atmosphère au sein de la majorité. Pour citer Gide, la porte devient étroite dans la perspective d'une solution, ajoute le maïeur. Jeudi, les présidents de partis francophones ont rencontré les bourgmestres des communes à facilités de la périphérie bruxelloise. A l'issue de cette réunion, ils ont renouvelé leur préavis de crise lancé mardi. Et ils ont rappelé leur opposition aux circulaires Peeters et consorts, qui donnent une interprétation restrictive des facilités linguistiques.
Nous avons tous la volonté de sortir de cette difficulté sans faire la moindre concession, souligne Philippe Moureaux, au nom du PS. Nous n'accepterons pas qu'on nous engage ne fut-ce que partiellement dans la philosophie de la circulaire Peeters. Un casus belli? Cela pourrait l'être si cela prenait une forme agressive. Nous devons multiplier les contacts à tous niveaux pour dégager une solution équitable, prolonge Daniel Ducarme, président de la fédération PRL FDF MCC, plus diplomate que jamais. Nous espérons que la raison l'emportera, appuie encore Jacques Bauduin, secrétaire fédéral Ecolo. Mais en cas d'agression, la situation sera difficile au sein du gouvernement fédéral. Notre message est suffisamment clair pour être entendu, complète à son tour Joëlle Milquet, présidente du PSC. La balle est désormais dans le camp de la majorité. J'espère que les francophones assumeront ensemble. Olivier Maingain, président du FDF, acquiesce; on n'imagine pas un seul instant que nous resterions silencieux en cas d'envoi d'un commissaire. En ce qui me concerne, j'en tirerais une série de leçons politiques.
L'exercice de musculation est évident. Verbal, pour l'instant. Mais il pourrait facilement déraper en cas d'incident majeur à Wezembeek-Oppem. Il n'y a que deux issues, murmure un participant à la réunion. Le retrait de la circulaire Peeters ou un arrêt du Conseil d'Etat. La première ne sera jamais acceptée par la majorité flamande. Et le Conseil d'Etat, lui, traîne, traîne...
© La Libre Belgique 2001