La confiance des entrepreneurs wallons et bruxellois atteint un sommet (infographie)
- Publié le 27-04-2018 à 07h26
Au 1er trimestre 2018, le baromètre de l’UCM a atteint un sommet historique. La confiance des entrepreneurs wallons et bruxellois est au plus haut depuis que l’indice existe (2013). Mais les incertitudes fiscales et de coût salarial continuent de préoccuper.
Jamais la confiance des entrepreneurs wallons et bruxellois n’a été aussi élevée. Les bourgeons avaient déjà pointé le bout de leur nez il y a quelques semaines, à l’occasion de publications favorables de la Banque nationale de Belgique (BNB) et du Bureau du Plan, et le baromètre conjoncturel de l’Union des classes moyennes (UCM), basé sur un échantillon représentatif de PME wallonnes et bruxelloises, le confirme : le climat est au beau fixe en ce printemps 2018. C’est même la première fois que l’indice global de l’UCM, basé sur des composantes aussi diverses que l’emploi, la rentabilité, la situation de l’entreprise et de l’économie en général, pointe le bout de son nez au-dessus de la barre de 100 (voir l’infographie). Le signe d’une évolution positive de la conjoncture.
Les PME concernées aussi
Au-delà du niveau de l’indice, à un sommet donc, les explications qui méritent un arrêt sur images. "Avant d’examiner les causes, il faut d’abord se réjouir que les petites et moyennes entreprises soient à ce point confiantes et profitent d’un environnement économique plus porteur", lance Clarisse Ramakers, directrice du service d’études de l’UCM. "Souvent, il y a décalage substantiel avec les plus grandes entreprises, les sociétés de taille plus modeste absorbant moins facilement un contexte économique plus favorable." Même si les taux de croissance du PIB en Belgique sont un chouia inférieurs à la moyenne européenne - un peu moins de 2 % attendus pour 2018 -, les PME sont donc à la fête.
Pour deux raisons au moins. "Il y a d’abord un contexte international qui s’améliore depuis quelque temps, note Clarisse Ramakers. Les PME qui sont en sous-traitance ou qui sont tournées vers l’exportation en profitent ." "Elles en profitent d’autant plus, ajoute Bernard Keppenne, économiste chez CBC, que l’amélioration conjoncturelle en France est tangible et que l’Allemagne, après moult discussions, a trouvé un compromis sur la formation d’un gouvernement. Or, ce sont les deux pays avec lesquels les échanges commerciaux sont les plus importants", rappelle l’économiste. Lequel se montre tout de même un peu surpris par la hauteur de l’indice. "En Europe, les derniers indicateurs conjoncturels et de confiance comme le PMI (indice des directeurs d’achat, un indicateur composite de l’activité manufacturière d’un pays, NdlR) marquaient un peu le pas, notamment en raison de la hausse de l’euro, qui pénalise les entreprises exportatrices, et les risques de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, dont l’Europe aurait pu pâtir. On aurait donc pu penser que le premier trimestre soit moins favorable en Belgique. Ce n’est pas le cas, et cela s’explique peut-être par le décalage que je constate régulièrement entre la situation en Belgique, et celle en vigueur chez nos voisins européens. Il y a une sorte de méfiance prolongée en Belgique. J’ai donc l’impression qu’il y a une sorte d’effet de rattrapage que je ne m’explique pas rationnellement…", ajoute Bernard Keppenne.
L’emploi à la fête
Une autre raison de la confiance retrouvée des PME wallonnes et bruxelloises réside tout simplement dans la hausse de la demande. "Et s’il y a hausse de la demande, c’est parce qu’il y a eu hausse du pouvoir d’achat, explique Clarisse Ramakers. Le tax shift, qui bat maintenant son plein, se voit maintenant dans le salaire net en poche des Belges. Les mesures fiscales prises par le gouvernement ont manifestement un effet sur les dépenses de consommation et, partant, sur l’activité des entreprises." Ce qui est naturellement de bon augure sur le front de l’emploi. Le baromètre de l’UCM met d’ailleurs en exergue de (très) bonnes prévisions sur l’engagement par les entreprises. "Mais il faut rappeler qu’à cet égard, il y a un gros point noir, à savoir l’inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail, qui se traduit par de très nombreux emplois vacants. Le signe qu’il y a un souci au niveau de la formation", conclut l’économiste de CBC.
Quelques préoccupations tout de même
Top 4 des préoccupations : la pression fiscale (en hausse), le coût salarial (malgré la récente baisse des charges salariales), la multitude des réglementations à observer et l’incertitude liée à l’environnement économique (en recul) constituent le top 4 des préoccupations les plus importantes des entrepreneurs, qui entravent l’activité des chefs de PME.
Significatif : 12,1 % des PME ont encore des difficultés à trouver du crédit.